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Stratégie transfrontalière de développement de l’Arc jurassien franco-suisse - 2013

district du Locle et des Franches-Montagnes pour le Canton du Jura). En lien avec la capacité

d’attraction économique du versant suisse, la part des adultes en âge de travailler y est plus

importante. Côté français, on les retrouve dans les agglomérations (Besançon, Aire urbaine, Dole)

et le long de la frontière (Morteau, Mouthe, Morez) où le nombre d’actifs frontaliers est le plus

important. Les plus de 60 ans se répartissent de manière homogène sur le territoire avec tout de

même une concentration plus forte côté français, aux confins de la Franche-Comté.

Des modes d’habiter différents de part et d’autre

La proportion de maisons individuelles (ou « villas ») est trois fois plus élevée du côté français

(58,6 %) que dans la partie suisse de l’Arc jurassien (20 %). La pratique de l’habitat en maison

individuelle n’est pas spécifique à la région Franche-Comté, mais est un référent culturel français..

Le paysage du versant français, notamment dans sa zone frontalière, est en outre beaucoup plus

sujet au mitage que le côté suisse. C’est une conséquence de l’étalement urbain provoqué par la

construction de maisons individuelles, en particulier par les frontaliers qui viennent s’installer en

périphérie des bourgs et des villages où les prix du foncier sont plus abordables. Côté suisse, le

mitage du territoire est limité par une pratique de la densité urbaine plus forte et un droit à

l’urbanisation plus contraignant.

Pour ce qui est du statut d’occupation des logements, la proportion de propriétaires est plus

importante dans l’Arc jurassien français (60,5 %, un tiers dans les principales agglomérations) que

dans son versant helvétique (26,3 %, 10% à Neuchâtel et Bienne).

En Suisse, l’accession à la propriété est freinée par le niveau des prix, les modalités d’accession à

la propriété, la rareté de l’offre et la très bonne qualité du parc locatif en mains privées. Côté

français, l’accession à la propriété est facilitée par un pouvoir d’achat élevé des salariés en

Suisse, un positionnement plus accompagnateur des banques françaises dans ce domaine, le

prestige et l’image de la propriété et la moindre qualité du parc locatif existant.

Concernant les prix du logement côté français, on constate qu’en dehors de la capitale régionale,

ce sont les communes de la bande frontalière où l’immobilier est le plus cher en raison de la

présence des frontaliers et de nombreuses résidences secondaires. L’accessibilité au logement

est problématique pour les résidents qui ne bénéficient pas de revenus frontaliers. Certains

d’entre eux doivent s’éloigner de la bande frontalière pour trouver à se loger, victimes d’un

processus d’éviction spatiale.

Ainsi, l’ensemble de ces caractéristiques conduisent à une urbanisation qui s’est développée

essentiellement côté français ces dix dernières années. Une coordination transfrontalière sur les

questions d’urbanisme et sur la production de logement pourrait permettre une meilleure

cohérence sur les productions de logement, sur la mobilité domicile-travail et sur le

raccourcissement entre le lieu de travail et lieu de résidence.