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Stratégie transfrontalière de développement de l’Arc jurassien franco-suisse - 2013
Montagnes. L’emploi dans le secteur tertiaire est également moins important dans la zone
frontalière, il se concentre dans les villes (Neuchâtel, Arc lémanique, Besançon, Belfort).
Le tissu économique entre partie suisse et partie française présente donc des points communs,
parmi lesquels une forte prévalence de l’industrie de précision – dont l’industrie horlogère, mais
aussi des productions « microtechniques » ou « micromécaniques » – une main d’œuvre formée à
ces techniques industrielles de précision, de petites entreprises présentant des savoir-faire très
spécialisés. Les parties suisse et française présentent également des faiblesses comparables :
elles dépendent très fortement du secteur industriel et de grands donneurs d’ordre souvent
extérieurs à l’Arc jurassien.
Des points de différenciation sont présents dans les conditions cadres (impôts et charges moins
élevés pour les entreprises en Suisse) et dans le coût de la vie (plus élevé en Suisse, avec
également une imposition des ménages plus forte). Ils créent des situations où la position de
travailleur frontalier (salaire perçu en Suisse et imposition au domicile en France), bénéficiant en
outre du taux de change favorable, est particulièrement intéressante sur le plan financier. Le
manque de main d’œuvre en Suisse entraîne donc une localisation d’entreprises dans la zone
frontalière suisse, ce qui conduit à une croissance de la population dans la zone frontalière
française.
Faible interdépendance économique transfrontalière
En dépit de fortes potentialités (bois, tourisme, recherche et innovation industrielle – avec des
possibilités de complémentarité dans la recherche), les tissus économiques français et suisses
nouent peu de relations économiques entre eux (exceptée la sous-traitance horlogère française,
dépendante d’entreprises suisses). L’interdépendance économique existe donc essentiellement à
travers la main d’œuvre (travailleurs frontaliers).
Activités horlogères spécifiques à l’Arc jurassien
L’Arc jurassien se caractérise par une très forte concentration d’activités horlogères, la Franche-
Comté et l’Arc jurassien suisse concentrant chacun 60 % des emplois horlogers respectivement
de la France et de la Suisse (la Suisse comptant environ vingt-deux fois plus d’emplois horlogers
que la France). L’emploi horloger dans l’emploi total est particulièrement important dans les
cantons français ou les districts suisses proches de la frontière (presque tous les districts suisses
frontaliers et les cantons français de Morteau et de Maîche). Suivant une logique historique, cette
implantation horlogère s’est plus particulièrement affirmée ces dernières années côté suisse (le
label « Swiss made » étant particulièrement recherché), tandis que côté français, la croissance
des emplois horlogers s’effectue plus à Besançon, dans le SAV des marques suisses.