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Stratégie transfrontalière de développement de l’Arc jurassien franco-suisse - 2013
Interactions touristiques transfrontalières limitées
En matière touristique, l’Arc jurassien est fortement différencié entre côté français et côté suisse.
D’abord en termes de nuitées, la Franche-Comté en totalisant plus de 16 millions, contre un peu
plus d’un million pour le périmètre suisse de Jura – Trois Lacs. Ensuite, en termes d’origine
géographique de la clientèle étrangère (15 % des nuitées françaises, 35 % des suisses), côté
français la clientèle néerlandaise étant particulièrement représentée. Enfin, la qualité de l’offre est
inégale : plutôt haut de gamme en Suisse et entrée-moyenne gamme en France, l’offre dans la
zone strictement frontalière est toutefois souvent de moindre qualité en Suisse. La promotion du
tourisme souffre de labels trop nombreux et différents, peu lisibles. L’Arc jurassien franco-suisse
(dont la frontière elle-même) est très rarement mis en valeur dans son ensemble. Rares sont les
initiatives qui proposent aux touristes de traverser la frontière, surtout côté suisse. Seule la
publication fin 2013 d’un guide du Routard de l’Arc jurassien permet d’avoir, pour la première fois,
une lecture transfrontalière de l’offre touristique.
Agriculture et sylviculture, pas de synergies communes actuellement
En matière agricole et sylvicole, il existe très peu d’interactions transfrontalières. Le potentiel
agricole transfrontalier apparaît comme faible (hormis des projets de gestion du paysage, en lien
avec le changement actuel en Suisse de gestion des subventions agricoles, ou des projets de
recherche et d’innovation). En revanche, la sylviculture et le traitement du bois sont des activités
pouvant gagner à se structurer en transfrontalier (filières bois énergie et bois construction
notamment). La labellisation des produits en cours peut permettre de promouvoir un affichage
transfrontalier des produits sylvicoles (Bois du Jura).
Complexité de la coopération en matière de formation initiale
La formation transfrontalière est un sujet qui a beaucoup focalisé l’attention des acteurs de la
coopération (notamment parce que de nombreux jeunes diplômés français trouvent des emplois
en Suisse – formation horlogère, microtechniques, infirmiers et aides-soignants), sans pour autant
obtenir des résultats à la mesure des moyens engagés (groupes de travail, études mais
impossibilité de mettre en place un apprentissage transfrontalier ou des formations communes).
Les deux systèmes de formation étant extrêmement différents (financement des écoles,
participation des entreprises, etc.), il convient plutôt de développer des actions communes sur les
rapprochements possibles. En la matière, la désaffection pour les filières de formation aux métiers
techniques des deux côtés de la frontière pourrait constituer une piste d’action.
Les universités et écoles tertiaires techniques ont en revanche mis en place de nombreux
partenariats, jouant sur leurs complémentarités (échanges d’étudiants, de professeurs, voire
poursuite des études possible de l’autre côté de la frontière) – projet « Arc Europe ». Ces
partenariats reposant sur des connaissances interpersonnelles, se posent des difficultés liées au