Atlas de la coopération transfrontalière - page 91

La frontière franco-espagnole est traversée par 7 cours d’eau
transfrontaliers ; il s’agit de la Bidassoa, des Nives, de la Nivelle, de
l’Irati, de la Garonne, du Sègre et du Carol. On recense également
le Tech, le Ter, la Valira (en Andorre), qui, sans être transfrontaliers
avec la France, font l’objet d’actions de coopération transfrontaliè-
re. Ces cours d’eau font l’objet d’une coopération très contrastée
dans son degré d’avancement.
A l’extrémité ouest de la frontière et la matérialisant sur ses 10
derniers kilomètres,
la Bidasoa
, qui prend sa source en Navarre
espagnole, possède un estuaire autour duquel s’est formée l’agglo-
mération transfrontalière Hendaye (F)-Irun-Fontarabie (E), et dont
les eaux sont gérées par la partie basque espagnole. En dépit d’un
débouché maritime très urbanisé et cadre d’un véritable bassin de
vie transfrontalier, le fleuve ne fait l’objet d’aucune coopération
transfrontalière de gestion. On note toutefois le projet indirect de
mise en valeur de ces berges, notamment sur le plan des chemi-
nements transfrontaliers piétonniers et cyclistes mais qui ne
concerne pas la gestion à proprement parler du fleuve dont la baie
qu’il forme à son embouchure souffre d’une pollution élevée.
Les Nives et la Nivelle
sont deux autres cours d’eau transfron-
taliers du Pays basque prenant leur source en Navarre espagnole
et se jetant dans l’océan atlantique pour la Nivelle au niveau de
Saint Jean de Luz et dans l’Adour à Bayonne pour les Nives. Les
autorités françaises et espagnoles de gestion des Nives (au pluriel
puisqu’elles possèdent différents « chevelus » transfrontaliers en
amont – Bastan et d’Arnéguy - qui convergent en un cours unique)
envisagent un contrat de rivière transfrontalier à l’occasion du
renouvellement de leur contrat de rivière français. Pour l’heure, il
existe une station transfrontalière pour l’épuration des eaux des
Nives à ArnéguyValcarlos. La Nivelle en bénéficie également d’une
à Urdax/Dancharria.
L’Irati,
autre rivière basque, traverse la frontière franco-espa-
gnole dans l’autre sens (nord-sud) et ne fait pas pour l’instant l’ob-
jet de la moindre action de coopération.
La Garonne
, qui prend sa source dans le Val d’Aran et y coule
pendant 47 km avant de franchir la frontière pour déployer ses
525 km restants dans le sud ouest français, fait l’objet d’une
coopération transfrontalière diversifiée. Dès 1995, des premiers
échanges ont lieu entre la Généralité de Catalogne, le Conseil
Général du Val d’Aran et le Syndicat Mixte d’Etudes et
d’Aménagement de la Garonne (SMEAG), qui aboutissent à la
signature d’un protocole d’accord en juin 2000 entre les 3 par-
tenaires.
En avril 2001, les premiers Etats Généraux franco-espagnols de
la Garonne permettent la prise de conscience de la nécessité d’une
gestion globale et coordonnée du fleuve. Le projet Interreg « La
vallée de la Garonne, un territoire transfrontalier » vient concréti-
ser cette volonté entre les acteurs précités.
S’agissant de mieux connaître le fleuve, de le mettre en valeur et
de le protéger, le projet se décline en 4 grandes orientations : cen-
traliser et mutualiser l’information à travers la mise en place d’un
observatoire transfrontalier de la Garonne, sous la forme d’un
Système d’Information Géographique commun ; étudier pour
approfondir les connaissances communes du fonctionnement du
fleuve, notamment sur le plan de la qualité de l’eau et des débits ;
protéger les écosystèmes à l’aide d’un Schéma Directeur d’entre-
tien du lit et des berges de la Garonne, de la mise en place d’une
gestion coordonnée des déchets flottants et de leur traitement sur
les différents sites espagnols et français, et de l’élaboration d’un
plan de gestion unique des sites Natura 2000 français et espagnols
; enfin, rapprocher les citoyens, usagers et riverains de leur fleuve
en les informant et en les rendant acteurs de sa préservation, à tra-
vers notamment la publication d’un guide environnemental ou l’ac-
cès au public de ses rives.
Aujourd’hui, une gestion plus intégrée d’un point de vue juri-
dique est envisagée (SAGE transfrontalier) et un projet de maison
de la Garonne transfrontalière est à l’étude.
Le Sègre
est une rivière doublement transfrontalière : il prend sa
source en France, traverse l’enclave espagnole de Llivia, repasse en
France à Bourg Madame avant de rejoindre définitivement
l’Espagne à Puigcerda avant de se jeter après 200 km dans l’Ebre. Il
fait l’objet d’une coopération transfrontalière depuis 2001 qui
implique la Communauté de communes Pyrénées Cerdagne côté
français, le Conseil Comarcal de la Cerdagne et la Comarca de l’Alt
Urgell côté espagnol pour le niveau local et plusieurs agences de
l’eau, tant côté français (Rhône Méditerranée Corse) qu’espagnol
(Agence catalane de l’eau et Confédération Hydrographique de
l’Ebre) sans oublier le gouvernement andorran. Il devrait bénéficier
dans les prochains mois d’un contrat de rivière transfrontalier.
Malgré des difficultés liées au grand nombre d’acteurs impliqués et
à la question de la ressource en eau prélevée sans concertation
par les agriculteurs, des actions sont menées pour la gestion
concertée du cours d’eau, notamment en matière de protection et
de valorisation des milieux aquatiques ou d’alerte contre les inon-
dations des vallées et contre les pollutions diffuses. Des projets
relatifs à l’éducation à l’environnement (mallette pédagogique)
comme à l’aménagement des berges pour l’accueil du public sont
à l’étude.
Son affluent,
le Carol,
fait également l’objet d’une gestion concer-
tée transfrontalière, impliquant le SIVOM de la vallée du Carol côté
français et l’Ajuntament de Puigcerda côté catalan. Il s’agit notam-
ment de dépolluer la rivière qui constitue une source d’alimentation
en eau potable pour la commune de Puigcerda.
Enfin, sans être transfrontaliers,
le Tech
français et
Ter
espagnol,
dont les sources naissent au sein du même massif de Costabonne,
font l’objet d’un atelier transfrontalier de l’eau qui a vocation à faci-
liter les échanges méthodologiques entre les deux structures inter-
communales chargées de la gestion et de l’aménagement de cha-
cun de ses fleuves, le SIVU du Tech (côté français) et le Consorci
Alba-Ter côté sud, afin d’œuvrer à une meilleure prévention des
risques naturels et à l’entretien et la restauration des cours d’eau.
La coopération transfrontalière
des cours d’eau
Frontière franco-espagnole
2 - La coopération transfrontalière thématique
©MOT-
aebk-
2006
50 km
Bordeaux
Toulouse
Zaragoza
Bayonne
Pau
Perpignan
Pamplona
Tarbes
Périgueux
B
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Montauban
Agen
Albi
Figueras
Manresa
Gerona
Vic
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Lérida
Huesca
Jaca
A
leTech
leTer
Carol
laValira
laGaronne
l'Irati
laBidasoa
laNivelle
laNive
année2007
gestionde la qualité de l'eau
Typedecoopération transfrontalière
gestion desdébits
préventiondes crues
gestion intégrée
connaissancemutuelle
tourismeet communication
au grand public
aménagementdes abords et
protectiondesmilieux aquatiques
fleuvehors coopération
leSègre
1...,81,82,83,84,85,86,87,88,89,90 92,93,94,95,96,97,98,99,100,101,...163
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