Atlas de la coopération transfrontalière - page 85

prévention des inondations et de lutte contre les pollu-
tions accidentelles. Le fleuve fait l’objet de nombreux
projets ponctuels tant dans le domaine de la préserva-
tion des milieux humides, de la promotion de l’agricul-
ture durable que de la renaturation de sites industriels.
Outre ces deux grands fleuves, les cours d’eau franco-
belges font l’objet d’une multitude de projets de
coopération transfrontalière.
La Semoy
(appelée Semois
côté wallon) bénéficie depuis 1999 d’une coopération
transfrontalière qui repose sur la coordination des deux
contrats de rivière existants de part et d’autre de la fron-
tière
1
et qui impliquent côté français la communauté de
communes Meuse et Semoy et côté wallon la Fondation
Universitaire Luxembourgeoise de l’Université de Liège.
Elle est particulièrement pluri-thématique : gestion de la
plaine alluviale, entrées de villes, plan de gestion piscicole,
qualité de l’eau, prévention des crues, tourisme et com-
munication….
Les acteurs de la coopération transfrontalière autour
de
la Sambre
sont respectivement la communauté de
communes Sambre-Avesnois côté français et l’intercom-
munale IGRETEC côté belge. Autrefois très industrialisée,
cette rivière est devenue ces dernières années un
itinéraire de tourisme fluvial privilégié pour les plai-
sanciers belges et hollandais. La dimension touristique
transfrontalière n’est pas la seule piste investie puisque la
rivière fait l’objet d’une réflexion pour la mise en place
d’un futur SAGE impliquant le PNR de l’Avesnois et l’in-
tercommunale IGRETEC. Un de ses affluents, la Thure,
est concernée quant à elle par un projet original de mise
en place d’éco-cantonniers de rivière.
L’Oise
, franco-
belge, fait également l’objet d’un projet de tourisme flu-
vial (Syndicat mixte Thiérache Développement côté
français).
La Lys
, sur la portion flamande de la frontière, coupe
une série de petites villes en deux au nord de Lille entre
la Belgique et la France (Comines, Wervicq, Halluin-
Menen). Elle est la cible de plusieurs projets transfronta-
liers concernant en particulier le tourisme et la préven-
tion des inondations (projet MESE) avec la réalisation de
digues de protection, des ouvrages hydrauliques de régu-
larisation des débits…
Les Wateringues
du nord, (réseaux de petits canaux
dans le Dunkerquois) font également l’objet de ce type
d’aménagements transfrontaliers (projet LUTON). Dans
les deux cas, l’interlocuteur belge est la Province de
Flandre Occidentale.
Enfin, aux confins du Luxembourg, de la Belgique et de
la France,
la Chiers
, qui matérialise la frontière franco-
belge dans le territoire du PED de Longwy, fait l’objet
d’une série de projets transfrontaliers diversifiés concer-
nant en particulier la gestion des risques d’inondation.
Elle a également bénéficié d’un traitement transfrontalier
de la qualité de ses eaux autrefois très polluées dans le
secteur particulièrement industrialisé de Longwy.
La coopération transfrontalière
des cours d’eau
Frontière belge
2 - La coopération transfrontalière thématique
La frontière belge est l’une des plus traversées par les
cours d’eau. Sa configuration géographique permet dans la
plupart des cas un écoulement en direction du nord
(bassin de l’Escaut et de la Meuse) à l’exception de l’Oise
qui est la seule rivière avec son affluent à couler vers le sud.
Deux bassins,
ceux de l’Escaut et de la Meuse, se
détachent de l’ensemble et concentrent une grande par-
tie des actions de coopération transfrontalière.
Tout d’abord,
l’Escaut
constitue un District
Hydrographique International (DHI) des plus industria-
lisés et peuplés (13 millions d’habitants sur son bassin
versant de 36400 km²). Long de 350 km et comportant
250 barrages et écluses, il fait l’objet d’une coopération
transfrontalière depuis une dizaine d’années (rapport sur
la qualité de l’eau, système d’alerte des pollutions acci-
dentelles, prévention des inondations et de la sécher-
esse…). Les gouvernements des 3 pays qu’il traverse ont
signé en 1994 l'Accord portant sur la protection de
l'Escaut. Une Commission Internationale pour la
Protection de l'Escaut (CIPE) a été instituée pour mettre
l'Accord en œuvre. Remplacée aujourd’hui par la
Commission Internationale (CIE) qui assure la coordina-
tion internationale de la Directive Cadre sur l’Eau du
DHI, il bénéficie d’un Plan d’Action Escaut qui a pour
ambition de restaurer les rives et les écosystèmes du
fleuve. L’organisation de sa gestion intégrée passe
actuellement par la mise en œuvre d’un outil financier et
méthodologique (projet Interreg 3 B SCALDIT) répon-
dant aux objectifs de la DCE à l’échelle du District
Hydrographique. Le fleuve est le cadre de nombreuses
actions ponctuelles transfrontalières pluri-thématiques et
constitue sur la frontière franco-belge le cadre d’une
coopération étroite entre le Parc Naturel Régional
Scarpe-Escaut et son homologue wallon Plaines de
l’Escaut (coopération également sur son affluent : la
Haine méridionale).
La Meuse
traverse quant à elle 5 états sur un parcours
de 950 km (36 000 km² de bassin versant). Faisant égale-
ment l’objet d’un District Hydrographique International,
elle bénéficie d’une Commission Internationale créée en
2002 regroupant les acteurs français, belges, luxembour-
geois, allemands et néerlandais. A l’instar de l’Escaut, elle
dispose d’un Plan d’Actions (1995-2010) pour rendre
opérationnels les objectifs, notamment en termes de
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gestiondes débits
préventiondes crues
gestion intégrée
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tourismeet communication
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International (DHI)
aménagementdes abords et
protectiondesmilieuxaquatiques
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En Wallonie, les premières expériences de contrat de rivière sont inspirées par la démarche française et sont reconnues par une première cir-
culaire ministérielle en 1993.
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