Atlas de la coopération transfrontalière - page 101

Les espaces urbains transfrontaliers
Les espaces urbains transfrontaliers constituent de véritables bassins de vie transfrontaliers,
laboratoires d’une citoyenneté européenne émergente et se situant au cœur des enjeux d’in-
tégration européenne.
La coopération transfrontalière urbaine de proximité s’est développée à des rythmes très
différents selon les frontières et les régions. Il est souvent difficile d’en détecter l’origine pré-
cise, tant elle prend ses racines dans la coopération institutionnelle à travers un grand nom-
bre de projets, dont les supports ont été le plus souvent urbains. Accélérée grâce au pro-
gramme Interreg il y a une quinzaine d’années, elle s’individualise et devient progressivement
plus autonome pour devenir une composante spécifique de la coopération transfrontalière
de niveau régional.
Plus ou moins complexe selon la taille, la forme et les fonctions de ces espaces urbains,
selon les accords, les traités, les traditions culturelles, la communauté de langues, elle prend
une forme particulière pour pratiquement chacun d’entre eux. Il est donc très difficile d’en
déduire un modèle applicable partout de façon uniforme. D’autant que l’on n’en est encore
qu’au début d’une coopération qui prend progressivement ses marques en s’adaptant à des
configurations spatiales et juridiques très différentes.
Ces espaces urbains, dont une soixantaine peut être dénombrée en Europe, peuvent être
divisés en 3 catégories principales :
- les agglomérations transfrontalières : ce sont des aires urbaines jointives ou séparées par
une rivière, de taille différente. Parmi elles on trouve les aires métropolitaines (de plusieurs
centaines de milliers d’habitants (Genève, Bâle) à plus d’un million d’habitants (Lille)) souvent
avancées dans leur gouvernance transfrontalière, mais également des agglomérations de taille
restreinte où seulement quelques milliers d’habitants résident.
- les réseaux urbains transfrontaliers : ce sont des villes géographiquement proches (dis-
tance interstitielle inférieure à 50 km) sans continuité morphologique, constituées en réseau
transfrontalier de coopération (sillon mosellan de Nancy jusqu’à Luxembourg ).
- les régions urbaines transfrontalières (type eurorégion) : ce sont des régions frontalières
situées dans deux ou plusieurs pays, dont les villes principales ne sont pas très éloignées géo-
graphiquement (de 50 à 100 km environ), qui participent à un projet de coopération trans-
frontalière intégrant des thématiques urbaines. Il s’agit des cas de l’Eurocité basque Bayonne-
San Sebastián (conurbation littorale en filament avec des discontinuités morphologiques,
structure de coopération mise en place), de Copenhague-Malmö, au sein de la Région Öre-
sund (deux régions urbaines séparées par un détroit maritime et reliées par un pont-tunnel,
coopération déjà très performante), et de Vienne-Bratislava, au sein de la région Centrope
(régions frontalières situées dans quatre pays et impliquant deux capitales, coopération en
phase de démarrage).
Les planches consacrées à cette sous-partie et qui abordent la problématique de l’in-
tercommunalité, les différentes agglomérations transfrontalières, dans leur périmètre, leur
population et leur projet, et enfin la coopération métropolitaine, ont été mises à jour en
2007.
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