Atlas de la coopération transfrontalière - page 107

côté belge, où se trouve la majorité des emplois et au taux de chô-
mage le plus faible de Belgique.Toutefois, cette dissymétrie ne pro-
fite pas au développement des flux de travailleurs frontaliers de la
partie française vers la partie flamande de l’agglomération : moins
de 1000 frontaliers français travaillent chaque jour dans cette zone,
chiffre limité pour des raisons notamment linguistiques.
Les actions de la plate-forme transfrontalière portent sur l’a-
ménagement du territoire, les déplacements, l’emploi, le dévelop-
pement économique, la culture, le tourisme, la santé, l’environne-
ment ou encore la ruralité. En outre, pour favoriser la compré-
hension du fonctionnement du territoire transfrontalier, l’Agence
d’urbanisme et de développement de la région Flandre-
Dunkerque, la Province de Flandre occidentale et laWVI ont créé
un Système d’Information Géographique transfrontalier qui per-
met la comparaison des évolutions socio-économiques, la coordi-
nation des données statistiques de part et d’autre de la frontière
et une approche coordonnée de la localisation, de la taille et de
l’occupation des zones d’activité économiques à l’échelle du terri-
toire transfrontalier (création d’un site Internet) .
De nombreux projets ont été réalisés sur le périmètre de la
plate-forme transfrontalière, parmi lesquels un projet de coopé-
ration hospitalière Flandre maritime-West-Vlaanderen (améliora-
tion de l’accès aux soins transfrontalier) ou un projet de préven-
tion des risques et de gestion des pollutions maritimes (en parte-
nariat avec le Comté du Kent).
En 2005, le périmètre de la coopération élargie (Côte d’Opale
– Flandre occidentale belge) a été reconnu officiellement par l’Etat
français comme un site de coopération métropolitaine. Cette aire
métropolitaine de plus de 2,2 millions d’habitants bénéficie en
effet d’un système portuaire complémentaire entre les trois ports
français de Calais, Boulogne-sur-Mer et Dunkerque (troisième
port français de marchandises) et l’ensemble portuaire de
Zeebrugge, Ostende et Newport. Enfin, elle s’attache à valoriser
sa position de carrefour avec la Grande-Bretagne (label “
Channel
District”
) à travers un partenariat avec le Comté du Kent et
l’Unitary Council de Medway.
Eurométropole Lille Kortrijk Tournai
L’agglomération lilloise transfrontalière se situe à la rencontre
de la France, de la Wallonie et de la Flandre belge et s’étend sur
un territoire de presque deux millions d’habitants, ce qui en fait la
première agglomération transfrontalière au sens strict en Europe.
Outre sa taille, les importants travaux d’équipements (Euralille,
carrefour TGV nord européen…) dont elle a bénéficié au début
des années 1990 la placent au centre d’un triangle Paris-Londres-
Bruxelles, confortant ainsi son rang de métropole européenne.
La spécificité de ce territoire repose sur son imbrication urbai-
ne transfrontalière sur une partie de son territoire et sur l’inten-
sité des flux de proximité de toute nature : travailleurs frontaliers,
scolaires, pratiques commerciales, culturelles, sociales et sanitaire
ou tout simplement familiales.
Depuis 1991, le projet de métropole franco-belge est porté par
la Conférence Permanente Intercommunale Transfrontalière
(COPIT). Cet outil commun rassemble Lille Métropole
Communauté urbaine (1 100 000 habitants) et quatre intercom-
munales belges (700 000 habitants environ). En 2000, la COPIT
s’est structurée sous la forme d’une association de droit français.
Dès 2002, une réflexion globale a été lancée pour envisager l’é-
volution de la COPIT vers une structure de gouvernance trans-
frontalière. Elle s’appuie sur les travaux d’un groupe parlementai-
re franco-belge. Le but est de créer à terme un véritable lieu de
débat politique et d’interface inter-institutions rassemblant l’en-
semble des compétences nécessaires (il n’induira cependant
aucun transfert de compétences). Ainsi, une proposition concrète
en vue de la création d’un Eurodistrict a été adoptée en juin 2006,
les formes juridiques devant être prises par cet eurodistrict étant
encore à l’étude.
En outre, la réalité transfrontalière de l’agglomération lilloise est
reconnue officiellement par l’Etat français qui a intégré en 2005
20 km
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2007
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projetd’agglomérationtransfrontalière
espacefrontalieret transfrontalier
decoopérationmétropolitaine
zonederecoupementdespérimètres
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Eurométropole
LilleKortrijkTournai
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Flandreoccidentale
Pôle
Européende
Développement
Airemétropolitaine
deLille
Côted'Opale -
FlandreOccidentaleBelge
Frontière belge
Les espaces urbains transfrontaliers
l’ensemble du périmètre de la COPIT dans le programme de
coopération métropolitaine . En plus de la métropole transfronta-
lière lilloise, l’aire métropolitaine s’étend au Bassin minier (Lens,
Douai) ainsi qu’à Valenciennes et Maubeuge.
Au niveau technique, la COPIT s’est dotée en 1998 d’une struc-
ture opérationnelle, l’Atelier transfrontalier, à qui elle a confié l’é-
laboration du projet GROOTSTAD, schéma transfrontalier d’a-
ménagement et de développement, autour de thèmes privilégiés
dont la métropolisation du territoire, la mobilité ou la mise en
cohérence de la planification locale. Ce projet s’est poursuivi jus-
qu’en 2001 et a abouti à la publication d’une
Proposition de straté-
gie pour une métropole transfrontalière
afin de faire du territoire
transfrontalier un système métropolitain intégré, doté d’une stra-
tégie commune de développement, et de faciliter l’émergence et
la réalisation de projets transfrontaliers.
Dans le cadre de la coopération transfrontalière de la métro-
pole lilloise, des projets ont été réalisés dans le domaine de l’é-
conomie : le Centre Transfrontalier de Développement Industriel
et Commercial (CTDIC) ou Emulation (coopération autour des
parcs d'activités français, flamands et wallons) ; de l’environne-
ment : la station d’épuration de Comines-Pureté ou le projet
Minidéchets ; dans le domaine de la culture : Lille 2004 – Capitale
européenne de la culture ou Audioframes, festival audiovisuel
transfrontalier…
Jusqu’à présent, la mise en place de projets transfrontaliers
concrets s’est heurtée à des difficultés, notamment d’ordre juri-
dique et institutionnel. La mise en place d’une nouvelle structure
de gouvernance transfrontalière devrait permettre l’aboutisse-
ment de projets transfrontaliers de plus grande ampleur, confor-
mément aux objectifs stratégiques que les différents acteurs se
sont fixés dans le cadre de la convention signée le 19 mars 2007
qui marque le lancement du projet d’Eurodistrict Eurométropole
Lille Kortrijk Tournai.
3 - Les territoires transfrontaliers
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