Atlas de la coopération transfrontalière - page 19

Cette planche est la première d’une série de 7 cartes consacrées
à la répartition par nationalité des actifs frontaliers résidant en
France et travaillant dans des pays voisins. Leur nombre en valeur
absolue est également représenté. Ces données, issues du recense-
ment général de la population 1999, sont représentées à la zone
d’emploi. La répartition par nationalité distingue pour chacune de
ces cartes la part de Français, celle relative au nombre de ressortis-
sants du pays frontalier de destination et qui résident côté français
tout en travaillant dans leur pays et enfin une troisième catégorie,
en général plus réduite, correspondant aux autres nationalités.
Cette série a pour objectif de comparer ces données entre les
différents pays de destination frontaliers et de montrer que pour
certains cas, la part des ressortissants du pays frontalier de destina-
tion sur l’ensemble des actifs transfrontaliers peut être importante.
Elle est d’ailleurs à rapprocher de la carte consacrée au nombre de
ressortissants des pays frontaliers (actifs, enfants et retraités) rési-
dant côté français.
La carte consacrée aux flux de travailleurs frontaliers du Nord-
Pas-de-Calais vers la
Grande-Bretagne
permet de constater la
faiblesse du phénomène entre les deux pays. Au total, la région
Nord-Pas-de-Calais totalisait en 1999 seulement 241 travailleurs
frontaliers à destination de la Grande-Bretagne.
Concentrés au sein de deux zones d’emploi : celle littorale de
Calais, où sont présents la majorité des liaisons maritimes trans-
manche ainsi que le départ du tunnel sous la Manche et celle de
Lille, la plus peuplée et reliée par l’Eurostar à la Grande Bretagne. La
part des Britanniques parmi les actifs frontaliers à destination du
Royaume Uni est de 22%, soit 45 personnes dans toute la région.
Le nombre des frontaliers résidant dans le Nord-Pas-de-Calais à
destination de la Grande Bretagne est extrêmement faible compa-
ré aux 15 000 résidants de la région dont 1800 résidents belges, qui
allaient travailler quotidiennement en 1999 en Belgique.
Outre l’obstacle linguistique et le profil sociologique de la popu-
lation littorale de la région, c’est surtout l’inadaptation du mode de
transport proposé qui vient en grande partie expliquer cette fai-
blesse. L’absence d’une desserte ferroviaire de proximité efficace est
flagrante: pas d’interconnexion avec les modes de transports régio-
naux, faiblesse des fréquences, coûts exorbitants du lien Eurostar
Calais-Ashford, conçu exclusivement pour une desserte internatio-
nale Paris et Bruxelles – Londres, ainsi que les prix élevés du passa-
ge de la voiture par la navette Eurotunnel, autant d’éléments dis-
suasifs malgré un potentiel élevé (notamment pour des Britanniques
désireux de résider en France tout en continuant à travailler côté
anglais).
Cette faiblesse du flux de travailleurs transfrontaliers explique la
forte présence d’actifs français qui résident dans le Kent, pour des
raisons professionnelles, car n’ayant pas la possibilité technique d’ê-
tre des
commuters
dans de bonnes conditions. Ce lien ténu des flux
de travailleurs frontaliers témoigne enfin de la faible intégration des
deux économies régionales du Kent et du Nord-Pas-de-Calais.
Les flux à destination de la
Belgique
sont beaucoup plus nom-
breux. Au total, on comptabilisait au RP de 1999 19 500 travailleurs
frontaliers de France (24 000 en 2003) vers ce pays dont l’essentiel
en provenance du Nord-Pas-de-Calais. Ce flux se caractérise par sa
dissémination. En effet, on n’enregistre pas de contrastes marqués
en termes d’effectifs de travailleurs frontaliers sur l’ensemble de la
frontière, même si les effectifs les plus importants sont concentrés
dans la métropole lilloise (zone d’emploi de Roubaix-Tourcoing vers
la partie flamande) et dans le Valenciennois, particulièrement peu-
plés. Cette répartition diffuse des passages à travers la frontière
s’explique également par le fait qu’aucune métropole ou pôle d’em-
ploi particulier côté belge ne vient polariser les flux transfrontaliers.
Une autre des caractéristiques s’illustre par une proportion
importante de Belges dans les flux de la France vers la Wallonie, où
ils représentent entre un quart et plus d’un tiers des effectifs des
travailleurs frontaliers, à corréler selon toute vraisemblance avec
une proximité culturelle et linguistique beaucoup plus forte qui per-
met leur implantation résidentielle sans obstacle majeur côté fran-
çais pour un coût du logement moindre qu’en Belgique et une fis-
calité sur le revenu plus avantageuse.
Par contraste, on note que la part des Belges dans les flux entre
le Nord-Pas-de-Calais et la Flandre belge est beaucoup plus faible
(4% dans le Dunkerquois, 5% dans la Vallée de la Lys).
Il est intéressant de noter que ce flux sortant entre la France et
la Belgique est en augmentation croissante depuis une vingtaine
d’année, notamment vers la Flandre, économiquement très dyna-
mique et au taux de chômage très bas (4%), alors que les flux
entrants (de la Belgique vers la France) se raréfient d’année en
année au point d’être aujourd’hui 5 fois moins importants que ceux
à destination d’Outre Quiévrain. Cette proportion était inverse il y
a une trentaine d’année. La motivation d’un salaire plus élevé et de
charges inférieures côté belge (13,07% en 2006 au lieu de 23% côté
français), vient s’ajouter au fait que les travailleurs résidant côté fran-
çais paient leur impôts sur le revenu en France, proportionnelle-
ment moins élevé que pour les résidants côté belge.
Répartition par nationalité des actifs
transfrontaliers de la France
vers la Grande Bretagne et la Belgique
Les flux
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Partdes actifs
selon leurnationalité
Répartitionde lapopulation active ayantun emploi
par zoned'emploi,nationalité etpaysde travail frontalier
Nombredesactifs travaillant
enGRANDE-BRETAGNE
Source : INSEE,RP 1999
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Partdesactifs
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Répartitionde lapopulation activeayantun emploi
par zoned'emploi,nationalitéetpaysde travail frontalier
Nombredes actifs travaillant
enBELGIQUE
Source :INSEE,RP 1999
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