Atlas de la coopération transfrontalière - page 21

1 - Le fait géographique transfrontalier
En 1999, on dénombrait 37 000 travailleurs frontaliers
résidant côté français à destination du
Luxembourg
. Ils
sont aujourd’hui 60 000 et leur provenance s’est étendue
le long de la Moselle jusqu’à Nancy, à la faveur du grand
dynamisme de l’économie luxembourgeoise réclamant
une main d’œuvre toujours plus nombreuse (qu’elle
rémunère bien plus qu’en France), afin de poursuivre son
développement, et d’une desserte de transports ferro-
viaires cadencée et efficace drainant des bassins de vie
peuplés côté français (Longwy et sillon mosellan) et à
destination d’un pôle concentré pourvoyeur d’emplois.
On remarque que la part des Luxembourgeois est très
faible dans les flux de travailleurs frontaliers entre la
France et le Luxembourg. Leur faible nombre est à impu-
ter au fait que contrairement aux autres ressortissants
des pays frontaliers, les Luxembourgeois ont un intérêt
particulier à résider dans leur pays, pour des raisons à la
fois financières (aide au logement, sécurité et assistance
sociale, priorité à l’emploi), et culturelle (l’enseignement
scolaire se fait à la fois en allemand et en français). Enfin,
ils sont numériquement peu nombreux : ils représentent
moins des deux tiers des 450 000 habitants de leur pays,
dont le solde migratoire est le plus élevé d’Europe
(+10%).
L’Allemagne
attirait en 1999 61 000 travailleurs. Ce
chiffre a baissé pour des raisons liées à la conjoncture
économique intérieure allemande pour atteindre en
2004 56 300 personnes. Malgré tout, l’Allemagne reste
une destination importante pour les flux de travailleurs
frontaliers, notamment par le niveau de rémunération,
nettement supérieur, qu’elle propose.
La zone d’origine des travailleurs frontaliers côté fran-
çais est particulièrement étendue, de la Moselle au sud
de l’Alsace. Les effectifs sont particulièrement importants
dans l’ensemble des zones directement frontalières tant
celles-ci sont peuplées (Moselle et sillon rhénan) et les
destinations allemandes pourvoyeuses d’emploi nom-
breuses (tout un tissu économique réparti dans un semis
de villes moyennes de l’autre côté de la frontière).
La zone d’emploi de Forbach Saint-Avold est celle
qui envoie le plus de travailleurs frontaliers avec plus
de 11 000 travailleurs en 1999 à destination de la
Sarre.
Une des caractéristiques des flux de travailleurs fron-
taliers à destination de l’Allemagne réside dans le fait
qu’une partie importante d’entre eux sont de nationali-
té allemande. Ils représentaient en 1999 7300 personnes,
soit 12% de l’ensemble de ces flux mais peuvent attein-
dre dans de nombreuses zones d’emploi de 25 % à un
tiers des frontaliers. La présence massive de résidents
allemands est importante dans la partie française de la
conurbation sarroise, dans le nord Alsace, et dans une
moindre mesure dans la région de Colmar et de Saint
Louis.
Ces implantations datant surtout des années 1990 ont
été motivées à l’époque par un coût du logement infé-
rieur aux prix pratiqués outre Rhin, ce qui est aujourd’-
hui de moins en moins le cas, d’où un ralentissement très
net de cette tendance.
Les flux
Répartition par nationalité des actifs
transfrontaliers de la France vers
le Luxembourg et l’Allemagne
ms
Charleroi
Nancy
Strasbourg
Thionville
Metz
Longwy
Châlons-en-Champagne
Charleville-
Mézières
Luxembourg
Forbach
Charleroi
A
Coblence
Sarrebruck
Trèves
25 km
d
Source :INSEE,RP1999
©MOT-
aebk
-2005
Nancy
Mulhouse
Bâle
Strasbourg
Kehl
Baden-Baden
Thionville
Metz
Montbéliard
Longwy
Luxembourg
Epinal
Belfort
Saint
Louis
Colmar
Fribourg
Forbach
Bâle
Karlsruhe
Manheim
Mayence
Sarrebruck
Trèves
Ludwigshafen
Kaiserlautern
25 km
Source :INSEE,RP 1999
A
©MOT-
aebk
-2005
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