Atlas de la coopération transfrontalière - page 17

Cette carte donne à voir le phénomène des tra-
vailleurs frontaliers en se concentrant sur les actifs fron-
taliers résidant côté français et sortants. Si elle est moins
actualisée que la planche précédente car fondée sur les
données du dernier recensement général de la popula-
tion (1999), cette carte permet un éclairage intéressant
croisant la part des actifs concernés par le travail fronta-
lier dans des bassins de vie restreints (échelle fine de la
zone d’emploi) et leur nombre en valeur absolue.
Par le découpage systématique de la bande frontalière
française en zones d’emploi (la plus petite échelle per-
mettant une lisibilité sur une carte à cette échelle), appa-
raissent surtout les fortes concentrations de travailleurs
frontaliers, bien identifiées dans la planche précédente et
à destination des grands pôles pourvoyeurs d’emploi de
l’autre côté de la frontière qui captent 75% des effectifs
des travailleurs frontaliers résidant en France : dans l’or-
dre décroissant le Luxembourg, le canton de Genève
avec ses périphéries vaudoises, les cantons de Bâle Ville
et Bâle Campagne, la Principauté monégasque, les aires
urbaines de Sarrebruck et Karlsruhe.
Le pouvoir de captation par ces pôles de la main d’œu-
vre résidant côté français est parfois très élevé : dans la
zone d’emploi de Saint Louis, c’était près d’un actif sur
deux qui était travailleur frontalier en 1999, 41% pour la
zone d’emploi de Menton, 37% pour le Genevois français
et la zone d’emploi de Longwy, 35 % pour la zone d’em-
ploi deWissembourg… Il est intéressant de noter que si
la carte avait pu être réalisée sur des données de 2005,
ces taux auraient presque été partout supérieurs à ceux
de 1999 à la faveur de la hausse quasi généralisée du tra-
vail frontalier, notamment à destination du Luxembourg
(+ 62% de travailleurs frontaliers résidant en France sup-
plémentaires), des cantons suisses romands (+ 25 %) et
de la Belgique (+ 24%).
Si le découpage avait pu être encore plus fin que la
zone d’emploi, on aurait pu constater que certains can-
tons ou communes envoient parfois plus de 75% de leur
actifs travailler de l’autre côté de la frontière (notamment
à proximité du Luxembourg, de Bâle et de Genève), ce
qui ne peut que susciter l’interrogation sur l’état de
dépendance économique extrême de ces territoires à
l’égard des espaces européens voisins.
Ce lien étroit peut toutefois être rompu ou du moins
fortement diminué du jour au lendemain en fonction de
la conjoncture politique et économique frontalière, sans
que la partie française puisse véritablement réagir, ce qui
s’est passé notamment dans le sud de l’Alsace où la
mutation récente de l’économie bâloise vers une écono-
mie de la connaissance et où bon nombre d’activités de
production ont été délocalisées, a touché durement
l’emploi du Sundgau et du pays de Saint Louis (le taux de
chômage y est passé de 5% à 8,7% entre 2000 et 2005).
Taux d’actifs transfrontaliers par
zone d’emploi frontalière française
Les flux
Tamise
Lyon
Raron
Briançon
Modane
Bourg
St.Maurice
Chamonix
Martigny
Aoste
Lille
Bruxelles
Liège
Anvers
Marseille
Lyon
Gênes
Torino
Milano
Nantes
Bordeaux
Toulouse
Toulon
Nice
Grenoble
Zürich
Zaragoza
Bilbao
Reims
Orléans
Rouen
LeHavre
Rennes
Tours
Angers
Dijon
Lens
ValenciennesCharleroi
Gand
Brugge
Nancy
Montpellier
St-Etienne
Clermont-Ferrand
Mulhouse
Bâle
Strasbourg
Kehl
Baden-Baden
Béthune
Amiens
Troyes
Caen
St-Nazaire
Poitiers
Dunkerque
Calais
Douai
Maubeuge
Namur
Thionville
Metz
Lorient
LaRochelle
Bayonne
Pau
Perpignan
Nîmes
Valence
Avignon
Chambéry
Limoges
Besançon
Genève
Lausanne
Bern
Montbéliard
Melun
Longwy
Annecy
LeMans
Angoulême
Aix-en-Provence
Logroño
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Vitoria
Pamplona
SanSebastián
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St-Quentin
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Lérida
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Chiasso
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Francfort
Aix-la-Chapelle
Karlsruhe
Manheim
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Coblence
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Novare
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Mayence
Savone
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100 km
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de 10 à 25
de 25 à 48
de 1 à 5
plus de 10 000
de5 000 à 10 000
de2 500 à 5 000
de500 à 2 500
de100 à 500
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Nombredesactifs travallant
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Source :INSEERP, 1999
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-2005
1 - Le fait géographique transfrontalier
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