Le fait géographique transfrontalier
Cette partie est consacrée à l’illustration du fait géographique transfrontalier : avant d’abor-
der à proprement parler la coopération transfrontalière avec l’ensemble des thématiques, des
acteurs et des processus juridiques et administratifs qu’elle implique, il s’agit dans ce chapitre
de montrer les dynamiques très spécifiques auxquelles sont soumises les zones situées de
part et d’autre des frontières.
La présence de la frontière qui sépare ces espaces est loin d’être anodine. Plus ou moins
perméable en fonction des zones géographiques traversées (« frontière creuset », « frontière-
glacis »), elle est rarement étanche, en particulier entre la France et ses pays voisins. Elle cons-
titue non seulement le point de contact entre différents systèmes nationaux, mais sa présence
elle-même, par les ruptures qu’elle implique (langues et culture, réglementations et législa-
tions dans tous les domaines, niveaux de vie…), stimule toute une gamme de flux, de
dynamiques qui n’ont de raison d’être que par l’existence de ces différentiels.
Une première série de cartes concerne les flux de travailleurs frontaliers, phénomène géo-
graphique le plus spectaculaire dans la relation qui unit les zones frontalières françaises à leurs
territoires équivalents dans les pays voisins. Ces flux massifs, quotidiens et en croissance con-
tinue depuis leur observation ne sont pas seulement à l’origine de la prise de conscience de
la nécessité de la coopération transfrontalière : par leur ampleur, ils constituent véritablement
le premier élément constitutif des bassins de vie transfrontaliers.
Après deux cartes qui présentent l’ensemble des flux transfrontaliers sur les frontières
françaises (localisation quantifiée des flux entrants et sortants, taux d’actifs frontaliers par
zone d’emploi frontalière française), une série de cartes traite de la répartition par nationa-
lité des actifs transfrontaliers de la France vers chacun des pays voisins. D’autres cartes
abordent la répartition par catégorie socio-professionnelle des travailleurs frontaliers, au
niveau d’ensemble comme pour chaque pays de destination. Une carte d’ensemble s’in-
téresse à la répartition et à la localisation des résidents étrangers de nationalité des pays
voisins par zones d’emplois frontalières françaises tandis qu’une autre compare les taux de
chômage des espaces situés de part et d’autre de la frontière.
Enfin, pour illustrer le fait géographique transfrontalier, il nous est apparu pertinent de
mettre en exergue quatre cartes, réalisées par la MOT en 2004, éléments d’un diagnostic
territorial transmanche qui illustrent les dynamiques à l’œuvre au sein d’un territoire trans-
maritime de proximité Kent-Nord-Pas-de-Calais.