Atlas de la coopération transfrontalière - page 23

1 - Le fait géographique transfrontalier
La Suisse
représente de loin la première destination
des travailleurs frontaliers à partir de la France. En 1999,
elle accueillait 98 000 travailleurs frontaliers résidant en
France (110 000 en 2005 et 134 000 en 2007). A l’instar
du Luxembourg, elle propose des rémunérations très
supérieures à celles pratiquées en France (de + 50% au
double voire au triple sur dans certains secteurs).
La zone d’origine des travailleurs frontaliers côté fran-
çais est très étendue : du nord de l’Alsace aux périphé-
ries est de Lyon avec des pics de concentration dans le
sud de l’Alsace (plus de 30000 personnes dans les zones
d’emploi de Mulhouse, Saint Louis et Altkirch) à destina-
tion de Bâle, ainsi que dans les périphéries françaises de
Genève (41 500 personnes en 1999, 75 000 aujourd’hui
au Pays de Gex et en Haute Savoie) à la ville de Calvin.
Le massif jurassien n’est pas en reste avec un franchisse-
ment de la frontière d’environ 15 000 personnes à des-
tination des cantons du Jura, de Neuchâtel, de Berne et
de Vaud.
La part des citoyens suisses faisant partie des résidants
côté français allant travailler en Suisse est globalement
très faible à l’exception de l’extrême sud Alsace et du
Genevois français. En 1999, ils représentaient respective-
ment 3% et 7% des zones d’emploi de Saint Louis et du
Genevois français. Ce chiffre, resté plutôt stable dans le
sud de l’Alsace (problématique de la langue allemande
pour l’éducation des enfants qui constitue un frein réel
pour les Suisses alémaniques) semble en forte hausse
dans le Pays de Gex et dans le Genevois haut-savoyard,
en particulier depuis l’entrée en vigueur des accords bila-
téraux entre la Suisse et l’Union Européenne qui autori-
se les Suisses à s’installer en tant que résidents perma-
nents dans les pays de l’Union. Les citoyens helvétiques
continuent ainsi à travailler dans leur pays, à des salaires
entre 1,5 et 3 fois plus élevés que ceux pratiqués en
France, tout en bénéficiant des prix du logement et de
l’abondance relative du foncier de la partie française, ces
derniers étant au moins 3 fois plus élevés côté genevois
et le foncier n’était quasiment plus disponible dans le
canton de Genève. Ce mouvement s’illustre par exemple
par la proportion très élevée d’acquisitions immobilières
dans la campagne française toute proche. A titre d’exem-
ple, les Suisses frontaliers représentaient en 2004 56%
des acquéreurs des maisons individuelles dans la com-
munauté de communes du Genevois.
On note également une part non négligeable (11%) de
travailleurs transfrontaliers résidant côté français et d’une
autre nationalité. Ils correspondent pour une bonne par-
tie aux personnels des organisations internationales de
Genève, très pourvoyeuses d’emploi et qui préfèrent,
pour des raisons économiques et de possibilité plus
étendue de l’offre, habiter en France.
L’Italie
est une destination beaucoup moins prisée des
travailleurs frontaliers côté français, géographie et écono-
mie obligent. Ils n’étaient en 1999 que 450 à prendre la
direction de l’Italie, (1500 résidants frontaliers transalpins
font le trajet dans l’autre sens) dont la majorité est
concentrée sur le littoral, à cause des contraintes géogra-
phiques du massif alpin. Il est intéressant de noter qu’une
partie très importante d’entre eux est de nationalité ita-
lienne, (58% dans la zone d’emploi de Menton, 42% dans
celle de Nice) s’expliquant tout à la fois par le choix du
cadre de vie de la Côte d’Azur d’une partie d’entre eux
mais également par la double nationalité franco-italienne
des autres, la nationalité italienne pouvant être transmise
pendant plusieurs générations de parents à enfants, sans
que ces derniers soient nés en Italie.
La Principauté de Monaco
est le principal pôle
d’emploi local, attirant 28 000 travailleurs frontaliers rési-
dant en France, pour des raisons essentiellement liées au
degré de rémunération proposée et au besoin en main
d’œuvre de la ville-état. Les zones d’origine des tra-
vailleurs sont très localisées et se limitent principalement
aux zones d’emploi de Menton et de Nice. Les
Monégasques étant très peu nombreux (6000) ils sont
naturellement peu représentés dans les flux de tra-
vailleurs à destination de la Principauté.
L’Espagne
attire également un nombre très limité de
travailleurs frontaliers résidant côté français. En 1999, ils
étaient 1420 à y travailler, majoritairement concentrés
dans les Pyrénées atlantiques (1066) et dans une moin-
dre mesure dans les Pyrénées Orientales (271). Le reste
du massif semble particulièrement étanche d’autant plus
qu’il est dépourvu de pôle d’emploi majeur côté espa-
gnol. Les flux en sens inverse étaient à cette même
période à peu près équivalents mais ils semblent avoir
diminué au profit des flux sortants. La part des Espagnols
dans ce flux de travailleurs résidant côté français est par-
ticulièrement forte dans les extrémités de la chaîne pyré-
néenne : ils représentent 36% du flux vers la Catalogne
et même 70% de ceux vers le Pays basque espagnol. Ces
proportions les plus élevées parmi les flux observés peu-
vent être liées aux choix résidentiel de la côte basque
française (notamment Hendaye) mais également, selon
toute vraisemblance, à l’instar de l’Italie, à un effet de
double nationalité franco-espagnole ou de nationalité
espagnole conservée par les descendants des émigrés
installés côté français depuis plusieurs décennies.
Répartition par nationalité des actifs
transfrontaliers de la France vers la Suisse,
l’Italie, la Principauté de Monaco et l’Espagne
Les flux
Lyon
Raron
Modane
Bourg
St.Maurice
Chamonix
Martigny
Aoste
Torino
Grenoble
Dijon
Nancy
Mulhouse
Bâle
Strasbourg
Kehl
Chambéry
Besançon
Genève
Lausanne
Bern
Montbéliard
Annecy
Epinal
Annemasse
Chalon-s
Saône
Belfort
Saint
Louis
Colmar
Fribourg
Bourg-en-B.
Thonon-les-Bains
25 km
Suisse
Française
Autre
de10 000à20 000
41525
Genevois-Français
de5000à 10000
de2500à 5 000
de500 à 2500
de100 à 500
de20 à100
moins de20
Partdesactifs
selon leurnationalité
Nombredes actifs
travaillant
enSUISSE
Source :INSEE,RP 1999
©MOT-
aebk
-2005
Lyon
Raron
Briançon
Bourg
St.Maurice
Chamonix
Martigny
Aoste
Marseille
Lyon
Torino
Nice
Grenoble
Nîmes
Valence
Avignon
Chambéry
Genève
Lausanne
Annecy
Aix-en-Provence
Annemasse
Martigues
S
t-Chamond
Fréjus
Villefranche-s-
S
aône
B
ourg-en-B
.
Thonon-les-B
ains
Alès
Menton
Arles
Cunéo
Vinadio
Ventimille
Monaco
25k
Italienne
Française
11653 -Menton
de5000à10000
de2500à5 000
de500 à2500
de100 à500
de20à100
moins de 20
Partdesactifs selon
leurnationalité travaillant :
àMonaco
Monégasque
Française
Nombredes actifs travaillant
en ITALIEou àMONACO
Source :INSEE,RP1999
en Italie
Autre
Autre
©MOT-
aebk
-2005
Toulouse
Bayonne
Pau
Perpignan
Pamplona
Tarbes
Béziers
Montauban
Agen
Albi
S
Figueras
Jaca
25 km
de500 à 2500
de100 à 500
de20 à100
moins de 20
Partdesactifs
selon leurnationalité
Espagnole
Française
Autre
Nombredes actifs
travaillant
enESPAGNE
Source :INSEE,RP1999
©MOT-
aebk
-2005
1...,13,14,15,16,17,18,19,20,21,22 24,25,26,27,28,29,30,31,32,33,...163
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