Atlas de la coopération transfrontalière - page 29

1 - Le fait géographique transfrontalier
Les flux de travailleurs frontaliers à destination de
l’Allemagne, dont les contingents les plus importants se
situent dans les zones d’emploi frontalières de la Sarre,
de la Rhénanie-Palatinat et du Nord du Bade-
Wurtemberg présentent une répartition composée
majoritairement d’ouvriers (en moyenne 64%) large-
ment au dessus des proportions dans la répartition par
CSP de l’ensemble des travailleurs frontaliers (45%). Les
employés constituent le deuxième contingent avec
14,7%, proportion nettement inférieure aux proportions
nationales (23%) dans cette catégorie. Les professions
intermédiaires sont présentes à hauteur de 14% en
moyenne (toujours en deçà des moyennes nationales –
21%). Les cadres et professions intellectuelles supérieu-
res représentent 5,3% des flux de travailleurs à destina-
tion de l’Allemagne, soit 4 points de moins que sur l’en-
semble des frontières françaises. Enfin, les artisans et
commerçants sont très peu représentés à l’instar de la
majorité des frontières (2%).
Cette prédominance des emplois peu qualifiés s’ex-
plique à la fois par l’obstacle linguistique qui joue moins
pour la catégorie « ouvriers » mais qui s’avère rédhibi-
toire pour les postes les plus qualifiés. Elle se fonde éga-
lement sur une économie demandeuse d’une main
d’œuvre dans le domaine manufacturier notamment
dans le domaine de la transformation : caoutchouc, plas-
turgie, électronique, construction mécanique côté
badois, industrie automobile dans le Palatinat du Sud
(Daimler-Chrysler), sous-traitance et construction auto-
mobile (Ford), sidérurgie côté sarrois. Le secteur du
bâtiment, le commerce et les call centers (en Sarre
notamment) sont également des pourvoyeurs d’emploi
importants. La tertiarisation de l’économie allemande et
la délocalisation des industries de main d’œuvre a
entrainé depuis 1999 une baisse sensible de la part des
ouvriers dans l’ensemble des flux à destination de ce
pays.
Les très nombreux flux à destination de la Suisse,
ayant essentiellement pour origine les zones d’emploi
françaises proches de deux grands pôles pourvoyeurs
d’emploi (Genève et Bâle) ainsi que le Jura, présentent
une répartition bien différente. En moyenne, la catégo-
rie « ouvriers » est la plus importante (33,8% des flux)
mais reste nettement inférieure à la part nationale et
dépasse de peu celle des employés (24,8%) et des pro-
fessions intermédiaires (25,5%), toutes deux légère-
ment supérieures à la moyenne nationale. Les cadres et
professions intellectuelles supérieures dépassent légè-
rement la moyenne nationale avec 13,4% des flux, loin
devant les artisans et commerçants (2,2%).
Il est intéressant de noter les contrastes très impor-
tants dans la répartition par catégorie socio-profession-
nelle en fonction de la localisation de la zone d’emploi.
On assiste à un clivage très fort entre les différentes
zones d’emploi frontalières de la Suisse germanophone
et jurassienne et celles contiguës à la Suisse lémanique.
Dans le premier cas, les ouvriers sont largement surre-
présentés, venant alimenter l’industrie pharmaceutique
et chimique bâloise, ainsi que la métallurgie et la cons-
truction mécanique. L’obstacle linguistique joue égale-
ment dans la limitation de l’accès aux postes les plus qua-
lifiés, pourtant nombreux à Bâle. La mutation en cours
de l’économie bâloise (délocalisation des activités de
production) a un impact important sur la baisse de la
part d’ouvriers venant de France, même si cette tendan-
ce n’était pas encore amorcée au moment de la publica-
tion des statistiques utilisées pour cette carte.
L’industrie horlogère de précision des cantons juras-
siens suisses est également très « consommatrice » d’ou-
vriers français, même si ces derniers sont en général hau-
tement qualifiés car issus de territoires anciennement
tournés vers ce type d’activité.
Dans le second, on assiste à une sur-représentation des
cadres et professions intellectuelles supérieures (près
d’un quart des effectifs) s’expliquant par le grand nomb-
re de frontaliers français et internationaux travaillant
dans les organisations internationales situées à Genève
mais également dans le secteur bancaire local. La sur-
représentation moindre des employés et des professions
intermédiaires s’explique également par cette situation et
par une offre d’emplois importante, beaucoup mieux
rémunérés qu’en France à poste équivalent et ne posant
pas le problème de la barrière linguistique.
Flux sortants de travailleurs frontaliers
par catégorie socio-professionnelle :
frontières allemande et suisse
Les flux
Nancy
Mulhouse
Bâle
Strasbourg
Kehl
Baden-Ba
Thionville
Metz
Montbéliard
L
Epi
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Belfort
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-2007
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Chalon-s
Saône
Belfort
Saint
Louis
Colmar
Fribourg
Bourg-en-B.
Thonon-les-Bains
41 500
11 000
moins
de 1 000
LesCSP
Nombredesfrontaliers
artisans, commerçants
et chefs d'entreprise
cadreset professions
intellectuelles supérieures
professions intermédiaires
employés
ouvriers
Répartitiondes frontaliers travaillant enSuisse
par zoned'emploi etparCSP
Source :INSEE,RP1999ExploitationComplémentaire
1...,19,20,21,22,23,24,25,26,27,28 30,31,32,33,34,35,36,37,38,39,...163
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