La répartition des flux sortants par catégorie socio-
professionnelle entre la France et la Belgique est toute à
fait particulière : la part des ouvriers y est très élevée
dans l’ensemble des zones d’emploi frontalières (65 % en
moyenne, 45% au niveau de l’ensemble des flux fronta-
liers) avec des pics sur la frontière avec la Flandre belge.
Les autres catégories socio-professionnelles sont sous
représentées, les employés ne représentant que 12,6%
au lieu de 23% au niveau de la moyenne nationale des
flux de travailleurs frontaliers, les professions intermé-
diaires 14,4% au lieu des 21% de l’ensemble des flux, les
cadres et professions intellectuelles supérieures 5,4 % au
lieu des 9,5% nationaux avec un pic – 33% - pour les rési-
dants dans la zone d’emploi de Lille). Enfin, la part des
artisans, commerçants et agriculteurs est conforme aux
chiffres d’ensemble des flux frontaliers sortants.
Les flux sortants par zone d’emploi à destination du
Luxembourg proviennent essentiellement des zones
d’emploi du sillon mosellan et du Pays Haut (Longwy). Ils
se caractérisent par des taux assez proches de la moyen-
ne de l’ensemble des flux de travailleurs frontaliers : une
prédominance des ouvriers (44% des flux, conformé-
ment à la moyenne nationale des travailleurs frontaliers),
des employés légèrement sur représentés (29,2%) mais
des professions intermédiaires légèrement sous repré-
sentées (18,4%). Les cadres et professions intellectuelles
supérieures représentent 7% des flux avec des pics à
28% pour la zone d’emploi de Metz.
À destination de la Belgique, la forte présence des
ouvriers frontaliers s’explique notamment par la non exi-
gence pour ce type d’emploi de la maîtrise du néerlan-
dais, contrairement aux niveaux supérieurs de qualifica-
tion. On distingue dans ce sens la qualification plus
importante des ouvriers frontaliers à destination de la
Wallonie que celle des ouvriers allant travailler en
Flandre, où 42% des travailleurs frontaliers résidant en
France sont ouvriers non qualifiés. Le secteur manufactu-
rier est l’essentiel employeur de ces travailleurs fronta-
liers, notamment à destination de l’arrondissement de
Courtrai, devant la construction, les services aux entre-
prises (beaucoup de frontaliers intérimaires notamment
côté flamand) et le secteur de la distribution.
Côté luxembourgeois, les ouvriers se dirigent majori-
tairement vers la sidérurgie luxembourgeoise (groupe
Arcelor), le bâtiment et l’industrie alimentaire. Le secteur
bancaire et assurantiel luxembourgeois très développé
(près de 12% des actifs du pays) qui dispose d’une offre
allant de l’employé de ménage au cadre dirigeant,
emploie plus de 10 % des travailleurs frontaliers résidant
en France (Dexia, Fortis…). Depuis 1999, la tertiarisation
croissante du Luxembourg et la délocalisation des activi-
tés de production conduit à réduire chaque année la
proportion d’ouvriers frontaliers au profit des services.
On note enfin le grand nombre de frontaliers travaillant
dans le secteur marchand (16%).
Flux sortants de travailleurs frontaliers
par catégorie socio-professionnelle :
frontières belge et luxembourgeoise
Les flux
1 - Le fait géographique transfrontalier
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