Développement
économique
transfrontalier
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Thèmes transversaux du développement économique transfrontalier
Afin de mieux saisir tous les aspects réglementaires et opérationnels
de l’activité économique transfrontalière, les entreprises ont
également tout intérêt à s’appuyer sur un personnel formé à ces
enjeux particuliers et évolutifs.
Plutôt que d’opérer un transfert de personnel d’un pays vers l’autre,
qui occulte les particularités locales, mélanger les nationalités à
l’intérieur des équipes est une alternative privilégiée par les PME afin
de renforcer le caractère interculturel du personnel et ainsi de conserver
une connaissance actualisée des conditions cadres. Les nouvelles
générations de travailleurs présentent généralement une prédisposition à
cette ouverture transfrontalière. Mais s’agissant de domaines d’expertise
fine (droit social, droit fiscal, etc.), le niveau de formation de la main-
d’œuvre apparaît de plus en plus comme déterminant pour que le
suivi de ces sujets soit assuré correctement. Le marché de l’emploi
transfrontalier et les services publics de l’emploi concernés sont donc
sensibilisés à ce type d’exigences et au niveau de technicité accru
attendu des recruteurs, ce qui exige une meilleure prise en compte
des besoins spécifiques des entreprises à l’échelle du bassin d’emploi
transfrontalier.
L’assistance aux entreprises, aux PME notamment, se retrouve
dans les réformes en cours en France.
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La loi du 31 décembre 2012 relative à la Création de la Banque
Publique d’Investissement prévoit que dans les régions concernées
(régions frontalières), il puisse y avoir des spécialistes du
développement économique transfrontalier parmi les personnalités
nommées dans les comités régionaux d’orientation.
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La loi NOTRe prévoit en outre que le document de stratégie
(schéma) de développement économique de chaque région
concernée puisse inclure un volet transfrontalier.
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Le Ministère des Affaires étrangères et du Développement
international mène une action de renforcement de l’attractivité de
la France, afin de faire de l’attractivité du territoire une priorité des
ambassades et du réseau diplomatique, grâce aux représentants
spéciaux, aux «ambassadeurs pour les régions» et à son nouvel
opérateur, Business France.
En bref…
Les territoires transfrontaliers aux frontières françaises
témoignent d’une grande diversité dans leur structuration
économique. Le développement économique transfrontalier
s’apprécie donc à travers différentes facettes.
L’économie de la connaissance et de l’innovation en est
une, devenue un des objectifs prioritaires de la politique de
cohésion de l’Union européenne ; il est possible de travailler
en transfrontalier sur les regroupements d’entreprises, la mise
en réseau de laboratoires de recherche et d’universités des
deux côtés de la frontière, autour de l’innovation et du transfert
technologique (pôles de compétitivité ou clusters).
L’export transfrontalier est aussi une des thématiques de travail
possibles avec les TPE et PME : il permet de développer les
connaissances pour exporter au-delà du territoire transfrontalier
et favoriser ainsi la croissance de ces entreprises.
La reprise d’entreprise en transfrontalier permet d’assurer la
poursuite de l’activité d’une entreprise (TPE, PME) à la retraite
de son dirigeant.
Les prestations de service en transfrontalier, facilitées par
la directive « services », sont à prendre en compte dans
le développement économique transfrontalier, avec de
nombreuses entreprises artisanales travaillant en transfrontalier
(secteur du bâtiment, …).
Le tourisme est un exemple où concurrence et coopération
sont inséparables, avec à la fois de nombreuses synergies et
projets (notamment dans les zones rurales et de montagne)
et une concurrence persistance dans la promotion et la
commercialisation des offres.
Les activités commerciales répondent elles aussi à une logique
transfrontalière propre, utilisant les avantages des territoires
(prix plus bas, offre plus dense, etc.) pour élargir leur zone de
chalandise à l’autre côté de la frontière.
Enfin, l’accompagnement des entreprises révèle notamment une
étanchéité entre sphère publique et sphère privée, la seconde
attendant principalement de la première une aide non pas
financière, mais technique, dans la connaissance des conditions
cadres (simplifiées) et surtout l’identification des compétences
d’accompagnement et de leurs porteurs, ainsi que leur maillage
territorial, ceci devant être fait en transfrontalier.