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Développement

économique

transfrontalier

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Thèmes transversaux du développement économique transfrontalier

Ces groupes développent ainsi leurs propres stratégies intégrant le

potentiel transfrontalier, comme le montre l’exemple bâlois. Ils n’ont pas

besoin que les autorités publiques déploient des politiques particulières

pour les y inciter, ou sont capables de contacter ces autorités publiques

en cas de besoin (exemple: travail entre Pôle emploi Territoire de Belfort

et le groupe Swatch lors l’implantation d’une usine du groupe en Suisse,

à Boncourt, à proximité de la frontière avec la France).

En raison du potentiel que le développement transfrontalier représente

pour les PME, des dispositifs d’accompagnement se mettent en place

pour les guider dans leurs démarches.

Franchirlafrontière exige de maîtriser une série

de facteurs déterminants pour l’implantation :

connaissance précise du contexte concurrentiel, des infrastructures

et équipements disponibles, de la disponibilité foncière, maîtrise de

la réglementation (droit social, droit fiscal, etc.), expertise comptable,

optimisation fiscale, etc.

Ces démarches administratives et prospectives, extrêmement chronophages

et coûteuses, sont un préalable indispensable pour les PME à l’élaboration

et à la mise en œuvre de leur business plan. Ces dernières ne disposent

bien souvent pas des ressources suffisantes en interne pour les assurer.

Il est donc de première importance pour elles de réduire au maximum le

coût et le temps à y consacrer en bénéficiant d’un appui adapté.

Les acteurs de cet accompagnement sont nombreux et s’inscrivent

dans un écosystème où chacun apporte une expertise spécifique.

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La veille réglementaire, fiscale et comptable est habituellement

assurée par des consultants privés

, qui se spécialisent de plus

en plus dans ces domaines d’ingénierie de pointe dans les zones

transfrontalières où les différentiels sont les plus prégnants.

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À la frontière franco-suisse :

EUREX Suisse, fiduciaire basée à

Genève, offre ainsi des prestations personnalisées aux entreprises

du Grand Genève en matière de gestion comptable, fiscale, de

révision, domiciliation et bi-localisation, etc.

La bi-localisation permet à une entreprise de localiser son siège

dans un pays et une partie de ses activités dans le territoire voisin

afin de tirer profit des avantages fiscaux, géographiques et de

coûts de chaque côté. Cette solution est intéressante pour les

entreprises suisses souhaitant accéder plus facilement au marché

communautaire.

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Ce qui a trait au foncier, aux données concurrentielles et aux

ressources humaines

relève en revanche des missions des

chambres consulaires et des agences de développement

économique.

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Ces organismes associent l’accompagnement stricto sensu

des entreprises (aide au financement, appui à la recherche

d’immobilier et de foncier, soutien à l’internationalisation et à

l’accès aux programmes européens, appui à l’innovation, animation

des clusters, etc.) à une action d’intérêt général en faveur de

l’attractivité et de la compétitivité des territoires (conseils à la

mise en œuvre des politiques économiques, construction de

projets territoriaux, marketing territorial, etc.)

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.

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La présence des collectivités territoriales dans leur gouvernance

explique cette «double casquette » et ce rôle d’ensemblier, qui

leur permet de constituer une interface entre les pouvoirs publics

et les entreprises pour une meilleure remontée de leurs intérêts

vers le niveau politique.

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Ce jeu d’acteurs français diffère de celui de certains pays voisins,

où CCI et collectivités sont bien distinctes (les CCI ne représentant

que les seuls intérêts des entreprises, sans mission de service

public).

Cette fonction d’intermédiaire remplie par les agences de

développement économique et chambres consulaires est primordiale

aussi bien pour le secteur public que pour les PME.

Les PME bénéficient d’une meilleure compréhension des dispositifs de

politique publique dédiés aux entreprises, tandis que les collectivités

s’ouvrent sur un monde qu’elles ne comprennent que trop peu.

L’étanchéité entre ces deux sphères constitue l’un des principaux

enjeux en matière de développement économique, notamment pour

le ciblage des besoins réels des entreprises. À titre d’exemple,

l’aide financière n’est pas nécessairement l’apport que les PME

attendent des pouvoirs publics en premier lieu ; la connaissance

des conditions cadres et surtout l’identification des compétences

d’accompagnement et de leurs porteurs, ainsi que de leur maillage

territorial, se révèlent être les demandes les plus mises en avant

par les entreprises souhaitant développer leurs activités sur le

territoire transfrontalier. Il est par conséquent primordial que la

complémentarité fonctionnelle des acteurs de l’appui aux entreprises

soit étudiée et coordonnée dans le temps, l’attribution de ces

compétences étant soumise au cycle des réformes institutionnelles

en France et dans les pays voisins.

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http://www.cner-france.com/Les-agences-de-developpement/Missions-des-agences