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Développement

économique

transfrontalier

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Thèmes transversaux du développement économique transfrontalier

Le rôle de l’« humain »

Les relations interpersonnelles et informelles jouent bien souvent un rôle de

déclencheur de partenariats et de projets institutionnellement structurés.

Certains acteurs se positionnent naturellement comme intermédiaires

entre les partenaires potentiels, contribuent aux échanges d’information

et à la communication et favorisent l’organisation de rencontres et de

séances de travail conjointes. Celles-ci réunissent dans un premier

temps un nombre réduit de partenaires afin de favoriser l’apprentissage

méthodologique et l’émergence de priorités d’actions. Une fois consolidé,

le partenariat peut éventuellement s’ouvrir à un éventail plus large

d’acteurs, le cas échéant sur l’autre versant de la frontière lorsque certains

opérateurs bénéficiant de capacités linguistiques et interculturelles

particulières interviennent.

La coopération transfrontalière est donc fortement dépendante

du facteur «personne», c’est-à-dire de la sensibilisation, voire du

volontarisme de certains individus «déclencheurs ».

Or, la mobilité accrue des actifs amplifie le phénomène de

turnover

qui, bien que pourvoyeur de nouvelles compétences, provoque une

perte des connaissances et des savoir-faire acquis grâce à l’expérience

transfrontalière.

Une gouvernance

« fonctionnelle »

Enfin, la nature même de l’économie globalisée, dans le contexte

européen du marché intérieur, appelle une gouvernance à géométrie

variable, souple et évolutive dans le temps : une gouvernance

« fonctionnelle » (ou de type II, selon la catégorisation de Hooghe et

Marks)

111

plutôt qu’institutionnelle (ou de type I). Le choix de ce mode

de gouvernance est naturel dans un contexte transfrontalier. L’impératif

de souplesse nécessite la mise en œuvre de plateformes d’échange,

de conventions à temporalité définie, etc. entre acteurs plutôt que le

recours à des supports juridiques et la constitution de structures

ad

hoc

pérennes.

Les portraits de territoire sont révélateurs de configurations

partenariales en matière de développement économique

extrêmement variables d’un pays à l’autre, avec des interconnexions

entre collectivités territoriales, chambres consulaires et agences

de développement économique plus ou moins soutenues

et formalisées.

111

Liesbet HOOGHE et Gary MARKS,

Types of Multi-Level Governance

, Les Cahiers européens

de Sciences Po, n°03/2002,

http://www.cee.sciences-po.fr/erpa/docs/wp_2002_3.pdf

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