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Développement

économique

transfrontalier

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Thèmes transversaux du développement économique transfrontalier

Les dernières étapes de ce processus sont la loi de modernisation de

l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles (dite loi

MAPTAM, entrée en vigueur le 27 janvier 2014) et la loi portant nouvelle

organisation territoriale de la République (dite loi NOTRe, adoptée le

16 juillet 2015).

En effet, les régions seront les seules compétentes pour décider

des interventions économiques (à travers notamment le schéma

régional prescriptif de développement économique, d’innovation et

d’internationalisation –SRDEII- et le monopole des aides directes aux

entreprises, notamment les PME et les ETI). Elles seront chefs de file

des politiques au service du développement économique, de soutien

de l’innovation, d’internationalisation des entreprises et de soutien à

l’enseignement supérieur et à la recherche. Cependant, les départements,

ainsi que les communes et leurs groupements pourront continuer à agir,

sous condition de conventionner avec la région. Les métropoles pourront

notamment créer des zones d’activité, participer au capital des sociétés

d’accélération et soutenir l’enseignement supérieur et la recherche.

La réforme tend vers l’affirmation du couple local /régional :

Ì

Ì

Le local

sera de plus en plus pris en charge par les communautés

(de communes et d’agglomérations) et les métropoles (absorbant

le cas échéant les départements urbains), qui en transfrontalier

pourront porter les stratégies locales évoquées précédemment

(Eurodistricts,…).

Ì

Ì

Le régional

sera pris en charge par les nouvelles grandes

régions, dotées de documents de planification structurants

(Schémas régionaux d’aménagement durable et d’égalité

territoriale ; Schémas régionaux de développement économique,

d’innovation et d’internationalisation) et désormais responsables,

pour l’essentiel, de la mise en œuvre des fonds structurels, y

compris des programmes de CTE. Ces régions pourront porter

les stratégies eurorégionales évoquées précédemment. Notons

que dans certains cas, la loi vise explicitement une compétence

en matière de coopération transfrontalière ; par exemple, la loi

NOTRe prévoit que «Dans les régions frontalières, le schéma (de

développement économique) peut contenir un volet transfrontalier

élaboré en concertation avec les collectivités des États voisins »

Au-delà du débat inévitable sur la pertinence du périmètre des nouvelles

régions, un certain consensus prévaut sur le fait que ces régions auront

plus de cohérence pour développer des stratégies

117118

dans la logique

des « systèmes productivo- résidentiels »

119

, «que l’on peut pratiquer

et investir tout au long du cycle de vie et à chacun de ses segments

(se former, travailler, résider, se divertir, passer ses vacances, passer

sa retraite».

L’échelle départementale ne disparait pas

(sauf éventuellement dans

le cas métropolitain), mais devient une échelle d’articulation entre le

régional et le local : espaces de cohésion sociale, de mutualisation

des services publics (schémas départementaux de services au public;

rôle de l’État déconcentré). Le rôle de médiation et de proximité des

départements au sein des grandes régions pourrait même se renforcer

pour la prise en compte du transfrontalier, notamment sur les frontières

de montagne, ou pour les nouvelles régions multi frontières comme

Alsace Champagne-Ardenne Lorraine.

117

B. Lajudie,

La Réforme régionale: un enjeu pour la croissance?

http://www.strategie.gouv.fr/ publications/reforme-regionale-un-enjeu-croissance

118

A. Amabile, C. Bernard et A. Epaulard,

Réforme territoriale et cohérence économique régionale

,

http://www.strategie.gouv.fr/publications/reforme-territoriale-coherence-economique-regionale

119

L. Davezies et M. Taillandier,

L’émergence de systèmes productivo-résidentiels

,

http://www. cget.gouv.fr/ressources

En bref…

La gouvernance économique d’un territoire regroupe une

multitude d’acteurs publics, parapublics et privés, collectifs

et individuels, nationaux et internationaux. Un territoire

transfrontalier se révèle donc encore plus complexe à gérer,

d’autant plus que le manque de données statistiques n’incite

pas naturellement les différents acteurs à se tourner vers

le transfrontalier. Pour ce faire, une réflexion sur les coûts

engendrés par une absence d’action publique transfrontalière

est à envisager. En résumé, le processus de construction d’une

gouvernance transfrontalière est progressif, avec un partenariat

restreint au départ, s’élargissant du national au transfrontalier,

puis du transfrontalier restreint à plus d’acteurs. La gouvernance

se construit avec une logique de coopération, qui n’ignore

pourtant pas la concurrence subsistant entre deux ou trois

territoires nationaux coexistant sur la frontière (coopétition).

Différents processus peuvent aussi changer la composition de

cette gouvernance et la construction des partenariats (réforme

territoriale en France).

Projet Tandem