Développement
économique
transfrontalier
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Portraits de territoires : le développement économique par frontière
Tissu économique
Un quart du PIB du Rhin Supérieur provient de l’industrie de
transformation, dont les principales branches sont l’industrie chimique
et pharmaceutique (présence de grands groupes internationaux comme
Novartis et Roche dans l’agglomération de Bâle), la construction
mécanique (très développée dans le Pays de Bade), l’électronique/
électrotechnique (pour le Bade et la Suisse) et la construction automobile
(Daimler Chrysler à Wörth dans le Palatinat, Peugeot à Mulhouse, Daimler
Chrysler à Rastatt dans le Pays de Bade). Forte d’une grande réputation
dans le domaine des sciences de la vie, la région affiche la volonté
de se spécialiser dans les biotechnologies. D’autres branches sont
également en émergence, telles que la nanotechnologie, la photonique
et les énergies renouvelables.
Les services financiers et aux entreprises, l’hôtellerie-restauration et
plus particulièrement l’immobilier et le transport sont relativement
peu développés. Le potentiel de croissance dans ce secteur est donc
non négligeable
27
. À ce titre, le couloir fluvial rhénan fait l’objet de
nouvelles réflexions autour du développement et de diversification des
27
Source: Programme opérationnel du programme INTERREG IV A Rhin Supérieur (2007-2013)
services industriels (logistique, etc.), ainsi que de l’intermodalité. Les
collectivités et les acteurs économiques s’interrogent actuellement sur
les fonctionnalités et les potentialités des zones portuaires. Il en va de
même pour la plateforme aéroportuaire binationale de Bâle-Mulhouse,
qui concentre 130 entreprises et constitue de ce fait un vivier d’activité
de premier plan pour le sud du Rhin Supérieur. Le Rhin Supérieur compte
un peu plus de 153 000 PME, la grande majorité (84 %) employant moins
de dix personnes
28
. De nombreuses entreprises badoises et suisses
sous-traitent une partie de leur production auprès de PME alsaciennes.
La crise économique a favorisé la progression des auto-entrepreneurs
sur le versant français; le tissu économique alsacien est ainsi caractérisé
par de très petits établissements (moins de 4 établissements sur 10
emploient des salariés)
29
. Le ralentissement de l’industrie pharmaco-
chimique de l’agglomération bâloise, fortement internationalisée et
directement affectée par la crise économique mondiale, s’est par ailleurs
ressenti sur un grand nombre de sous-traitants et sur la dynamique
économique globale de la région en 2011-2012. Cette conjoncture
défavorable est toutefois en voie d’amélioration.
28
Source:
Rhin Supérieur - Faits et chiffres 2012
, Offices statistiques dans le cadre du groupe
de travail «Politique économique» de la Conférence franco-germano-suisse du Rhin supérieur
29
Source:
Le tissu économique en Alsace et dans la CUS: évolution 2008-2013
, Les indicateurs
de l’ADEUS, numéro 66, mars 2014
Campus Novartis, Bâle
Café à projets transfrontaliers, Eurodistrict Strasbourg-Ortenau
© Eurodistrict Trinational de Bâle
© Rhein & Schwarz
Le prix du foncier est moins élevé en France, malgré une tendance
au rattrapage. Des dispositions d’urbanisme particulières dans
les communes allemandes favorisent la concentration d’activités
commerciales à zone de chalandise élargie sur le territoire allemand,
où les prix des produits de consommation sont en règle générale
inférieurs. S’installer dans le Haut-Rhin et dans le sud du Pays de Bade
est plus onéreux du fait de la proximité avec l’agglomération bâloise.
Concernant les ménages, malgré des structures de prélèvement
différentes, la pression fiscale est globalement équivalente entre la
France, l’Allemagne et la Suisse.