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Développement

économique

transfrontalier

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Portraits de territoires : le développement économique par frontière

Malgré une certaine centralité, le Grand-Duché ne concentre pas

l’ensemble des fonctions économiques et se situe également dans

une relation de dépendance vis-à-vis de sa périphérie. Le Luxembourg

et les autres pôles régionaux (Namur, Metz, Trêves, Sarrebruck, etc.)

se caractérisent donc par une relation de complémentarité en matière

économique qui implique de renforcer la cohésion interne, de mieux

connecter l’espace transfrontalier de proximité à son hinterland.

Secteurs de coopération

économique

Les filières communes liées à l’automobile et plus généralement le

passé industriel de la Grande Région ont généré plusieurs projets de

coopération interrégionale, avec le soutien du programme INTERREG.

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Le projet IntermatGR (2013-2014)

ambitionne de constituer

un cluster transfrontalier dans le secteur des matériaux et des

procédés et prévoit dans un premier temps de cartographier les

compétences de chaque région et d’identifier les domaines de

coopération possibles afin de favoriser le transfert technologique.

Un tel projet nécessite néanmoins de surmonter une difficulté

récurrente en Grande Région, celle de l’asymétrie des

compétences. La politique des clusters est ainsi partagée entre

le niveau étatique, les régions et les communes en France et en

Allemagne, tandis qu’elle est l’apanage de la Région wallonne

et de l’État luxembourgeois.

La question de l’accès aux financements et de l’accompagnement à

l’innovation des entreprises à l’échelle interrégionale fait également

l’objet d’une coordination en progression en Grande Région.

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Le projet Seed4Start (2011-2015)

, porté par la Chambre de

Commerce de Luxembourg et l’Agence nationale pour la recherche

et l’innovation Luxinnovation, met en relation entreprises à la

recherche de capital-risque et investisseurs, et les parcours de

l’innovation 1,2,3 GO (créés en 2000) accompagnent les jeunes

entrepreneurs dans l’élaboration et la mise en œuvre de business

plans. Voir la fiche projet

page 95

.

Malgré le « tropisme luxembourgeois » de ces initiatives, qui visent

essentiellement à faciliter l’accès des entreprises au marché du Grand-

Duché, on peut cependant souligner la préexistence depuis la fin des

années 1990 d’un fonds trinational (FR-BE-LUX) de capital-risque,

EUREFI, destiné à fournir un soutien financier ainsi qu’une ingénierie

fiscale aux entreprises souhaitant s’implanter sur le territoire du Pôle

européen de développement (PED) et/ou étendre leurs activités à la

zone transfrontalière.

Marché de l’emploi

Les taux de chômage varient fortement au sein de la Grande Région. Si

le Luxembourg, la Rhénanie-Palatinat et la Sarre affichent un taux annuel

relativement modéré en 2012 (5,1 %, 4 % et 6,4 % respectivement),

la situation est beaucoup plus alarmante en Lorraine (12,2 %) et en

Wallonie (10 %)

22

, ces deux régions étant elles-mêmes les plus touchées

de France et de Belgique. Le travail frontalier, en grande majorité vers

le Luxembourg, constitue donc une bouée de sauvetage pour les

populations lorraines et wallonnes. Le Grand-Duché accueillait près

de 143 000 travailleurs frontaliers en 2012, un nombre qui, malgré un

ralentissement temporaire dû à la crise économique, est en augmentation

constante. Les services financiers et aux entreprises, le commerce, le

secteur médical et l’industrie essentiellement embauchent environ 76 000

Lorrains, 32 000 Wallons, 27 000 habitants de Rhénanie-Palatinat et

8000 Sarrois

23

. On observe des migrations pendulaires également de

la Lorraine vers la Sarre. La Grande Région fait ainsi partie des régions

européennes où la mobilité du travail est la plus forte.

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En matière de formation, l’Université de la Grande Région

,

cofinancée par le programme INTERREG IV Grande Région,

fédère les universités du territoire interrégional et permet aux

jeunes de suivre des cursus transfrontaliers. La maîtrise de

l’allemand est toutefois en déclin en Lorraine et la compréhension

du luxembourgeois devient un atout de premier plan avec le

développement des services à la personne dans le Grand-Duché.

Suite à la signature de l’accord-cadre pour l’apprentissage

transfrontalier dans le Rhin Supérieur, les acteurs de la Grande

Région se sont également engagés pour une meilleure mobilité

des apprentis avec la signature le 20 juin 2014 d’une convention

sarro-lorraine, dont l’élargissement progressif aux autres entités

grand-régionales est prévu.

22

Source: Eurostat, 2012

23

Source:

Statistiques en bref 2013

, Offices statistiques de la Grande Région, janvier 2013