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Développement

économique

transfrontalier

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Thèmes transversaux du développement économique transfrontalier

Parmi les principales recommandations adressées à la France :

- Le développement de l’apprentissage et de l’alternance pour

soutenir l’employabilité des jeunes, et la modération du coût du

travail fait consensus.

- La flexibilisation des contrats de travail pour réduire la dualité entre

contrats temporaires et contrats durables prête à discussion.

La réforme de la fiscalité

assise sur le travail est elle-même indissociable

des mesures visant à réduire le coût du travail, le poids des cotisations

patronales en France ayant un effet particulièrement négatif sur l’emploi,

plus particulièrement pour les postes les moins qualifiés. L’OCDE

préconise ainsi de réduire le poids global de la fiscalité pesant sur les

entreprises en transférant une part significative des charges sociales

vers les prélèvements sur la consommation et l’impôt sur le revenu, en

réduisant les « niches » fiscales tendant à favoriser certains secteurs et

les grandes entreprises et en engageant une réduction plus affirmée

de la dépense publique

84

. Le crédit d’impôt pour la compétitivité et

l’emploi (CICE), entré en vigueur en janvier 2013, a pour finalité de

réduire la fiscalité pesant sur le travail d’un point de PIB en procédant

de manière simultanée à une baisse des dépenses publiques et à une

hausse de la TVA.

À l’échelle des territoires

transfrontaliers, un jeu

complexe entre coopération

et concurrence

Cet aperçu rapide des principaux éléments de la compétitivité française

ne dispense pas de porter un regard plus précis sur les facteurs

d’attractivité des territoires.

La compétitivité d’un territoire – et par conséquent ce qui détermine

les décisions de localisation des activités économiques – ne se mesure

qu’en la comparant à celle du territoire adjacent.

Les portraits de territoire permettent de comprendre en quoi les arbitrages

des entreprises (en matière de fiscalité, de coût du travail, de foncier, de

taille de marché, etc.) mènent à privilégier un versant de la frontière à

l’autre, mais également en quoi un secteur ou type d’activité se retrouve

être plus représenté d’un côté que de l’autre.

84

OCDE,

France – Redresser la compétitivité

, Série «Politiques meilleures», novembre 2013,

p.49

Ì

Ì

En Grande Région

, si le Luxembourg se révèle d’une manière

générale plus attractif grâce à une fiscalité plus avantageuse et

à un droit du travail plus souple que dans les autres territoires

partenaires, ces derniers peuvent présenter un avantage comparatif

(prix du foncier par exemple).

Ì

Ì

À la frontière franco-suisse

, les conditions cadres sont nettement

plus favorables aux entreprises en Confédération helvétique

(impôt sur les sociétés plus faible, pas de taxe équivalente à

la contribution économique territoriale, charges sociales moins

élevées, complexité administrative moindre) ; il peut en revanche

être intéressant pour une entreprise suisse d’ouvrir une filiale en

France afin d’accéder au marché de l’Union européenne et de

s’affranchir des droits de douane, d’accompagner une clientèle

suisse («tourisme d’achat», construction), ou encore de bénéficier

d’avantages uniquement disponibles en France tels que le crédit

d’impôt recherche ou certains équipements.

Sur toutes ces frontières, un élément d’arbitrage pointé par les

acteurs interrogés en faveur de l’implantation hors du territoire

français est l’instabilité constatée de la fiscalité et du droit social

en France (réformes permanentes).

La compétitivité et l’attractivité des territoires frontaliers français

s’apprécient donc de manière nuancée en fonction des conditions cadres

du territoire voisin, du secteur d’activité (plus ou moins réglementé, plus

ou moins concurrentiel, plus ou moins mondialisé, etc.), de la clientèle

visée (résidents, travailleurs frontaliers), des dispositifs d’aide (souvent

débloqués à un instant T et non pérennisés), mais également in fine de la

propre stratégie de développement des entreprises qui, à chaque étape

de leur croissance, cibleront une certaine catégorie de facilités d’affaires.