Développement
économique
transfrontalier
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Guide pratique : la construction des partenariats
Cela passe tout d’abord
par
la recherche des
complémentarités
entre les
tissus économiques de part
et d’autre de la frontière. En
effet, au sein d’un espace
européen où la libre circulation
est censée être au bénéfice de
tous, la concurrence, comme
la coopération, doivent jouer à
l’échelle transfrontalière. Plus
la connaissance des tissus
économiques de part et d’autre
de la frontière est approfondie,
plus il est facile de trouver, d’une
part, des similitudes pouvant
justifier une mutualisation
(économies d’échelle) ou
la création d’une économie
d’agglomération et, d’autre part,
des facteurs de différenciation
et des complémentarités, et
donc de potentiel à nouer
des liens. Par exemple, la
diversité (multiculturalisme,
tissu économique hétérogène,
différents niveaux de
développement, etc.) d’un
territoire transfrontalier peut
représenter un potentiel
d’innovation (effet « serendip»,
transfert de technologie ciblé,
etc.).
Ainsi, pour nouer des liens
transfrontaliers, les acteurs d’un
même secteur économique
doivent identifier des partenaires
complémentaires (sous-
traitance, produits compatibles).
En ce sens, les acteurs publics
peuvent mettre en avant les
avantages potentiels à travailler
en commun, par la mise en
place de groupes de travail sur
les thématiques spécifiques, la
réalisation d’études, etc.
E x e m p l e :
En perspective de la période
de programmation 2014-
2020,
la Région Nord-Pas
de Calais et la Flandre
occidentale ont comparé leurs
stratégies d’innovation et de
spécialisation intelligente
(SRI-SI
) afin d’identifier les
secteurs communs et les filières
complémentaires. L’objectif à
long terme est de favoriser les
interactions entre les acteurs
économiques de part et d’autre de
la frontière.
Il faut
identifier des
situations gagnant-gagnant
.
En matière de développement
économique transfrontalier, deux
types d’intérêts antagoniques
peuvent être soulignés : d’une
part, les entreprises mobiles qui
s’installent dans la région où
elles ont le plus d’avantages et,
d’autre part, les collectivités qui
veulent attirer les entreprises
et fixer les emplois sur leurs
territoires, de part et d’autre
de la frontière, surtout quand
il y a des différentiels de
développement. Dans ce
contexte, il est plus constructif
de se concentrer sur
l’identification des situations
gagnant-gagnant et favoriser
ainsi le développement des liens
économiques transfrontaliers.
E x e m p l e :
Pour une entreprise, une
stratégie de bi-localisation
peut consister à créer une filiale ou
une succursale dans le pays voisin,
pour bénéficier des avantages
respectifs de deux pays frontaliers
(par exemple à la frontière franco-
suisse).
Le marketing territorial
orienté vers l’extérieur
permet de promouvoir un
territoire transfrontalier à des
investisseurs tiers. En mettant
ensemble les atouts des
territoires de part et d’autre
d’une frontière, la destination
commune devient plus visible
et attractive. La confiance
mutuelle, qui peut requérir un
processus de construction de
plusieurs années, s’installe
lorsque les partenaires
acceptent que la localisation
d’une entreprise de l’autre côté
de la frontière peut avoir des
retombées positives aussi pour
eux.
E x e m p l e s :
Le projet Upper Rhine Valley
(2013 – 2015)
a eu comme
objectif la promotion touristique
du Rhin supérieur sur les marchés
internationaux, aux tour-opérateurs
et à la presse. Selon la philosophie
du projet, les trois versants du Rhin
supérieur ont à gagner chacun en
se présentant ensemble sous une
marque commune.
http://www.upperrhinevalley.comLa plateforme web «Invest in
Eurométropolis»
met en avant
les atouts de l’Eurométropole
Lille-Kortrijk-Tournai pour des
investisseurs. Il cartographie les
clusters, les sites d’excellence, les
centres de recherche, la logistique,
les parcs d’activités, les opérateurs
de tourisme d’affaires. Dans le
cadre de l’initiative «Invest in
Eurometropolis», les partenaires ont
également été présents au MIPIM
sur un stand commun.
http://www.investineurometropolis.frLe projet «The Growth Centre
– Success for the Danish-
German Region»
a développé
un marketing interrégional basé sur
six atouts: tourisme, alimentation,
technologies de la santé et du
bien-être, énergies renouvelables,
logistique, connaissance.
http://www.dinregionsportal.eu/361