Développement
économique
transfrontalier
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Préambule
D’autre part, la coopération transfrontalière « agrandit »
le territoire pour les habitants ou les entreprises,
pouvant permettre de faire jouer des économies
d’échelle ou d’agglomération, en termes de taille des
marchés, d’équipements et de services publics.
L’une des retombées les plus importantes concerne la division des
coûts d’investissement relatives aux infrastructures publiques ou privées
(par exemple en matière de recherche, souvent très coûteuses dans
les secteurs innovants). Une promotion commune des entreprises, une
présence commune aux foires internationales permettent d’être plus
visible et de partager les coûts.
Pour une PME, le développement transfrontalier constitue une modalité
particulière d’internationalisation, lui permettant, de monter en puissance
pour conquérir des marchés locaux, européens et globaux, tout en
restant enracinée dans un territoire. En dépassant le contexte local,
on peut parvenir en transfrontalier à une situation «gagnant-gagnant »
pour les territoires, leurs entreprises et leurs habitants.
Mettre en valeur le
développement économique
transfrontalier
La mise en avant des atouts économiques propres aux territoires
transfrontaliers constitue une démarche de valorisation interne
(pour les agents économiques présents sur le territoire) et externe (à
destination des investisseurs étrangers) nécessaire à leur développement
économique. Cette mission incombe aux collectivités territoriales,
chambres consulaires et agences de développement économique,
qui sont compétentes en matière de stratégie et promotion territoriales
et d’accompagnement des entreprises. Or, il apparaît que celles-
ci se retrouvent assez démunies pour mener à bien des actions de
sensibilisation à l’intérêt de projeter l’avenir d’une entreprise, d’un
secteur économique ou d’un territoire sur le versant voisin.
Le premier obstacle renvoie à la difficulté d’objectiver les retombées
concrètes d’une coopération économique transfrontalière. Rares sont
les études et diagnostics territoriaux permettant de mettre en lumière
l’existence ou le potentiel d’un marché transfrontalier, notamment en
raison des divergences affectant les systèmes statistiques nationaux,
qui restreignent l’usage d’indicateurs communs permettant de quantifier
et de qualifier les flux économiques transfrontaliers. La capitalisation et
la médiatisation des bonnes expériences de coopération économique
restent par ailleurs faibles.
À l’heure où l’évaluation des politiques publiques prend
une place prépondérante dans leur mise en œuvre
et/ou leur reconduction, la rareté de l’information
tend à réduire les efforts investis dans des actions
de promotion commune à destination des agents
économiques du territoire et étrangers.
Les obstacles à l’intégration
et l’action publique
transfrontalières
Le fait de traverser la frontière représente au départ un facteur de
difficultés supplémentaires: celle-ci constitue une barrière administrative,
culturelle et souvent linguistique, voire une cause de méfiance.
En outre, si au sein de l’Union européenne, les capitaux, les biens et
les personnes circulent librement, les États font évoluer unilatéralement
leurs politiques en matière de fiscalité : les territoires frontaliers sont
les premiers confrontés aux divergences que cela peut engendrer
et qui constituent tout à la fois, pour les entreprises des contraintes
(concurrence, instabilité,…) et des opportunités (pour celles qui jouent
des différentiels).
De ce fait, le potentiel du développement
économique des territoires transfrontaliers
n’est pas suffisamment utilisé :
– Chômeurs dans les zones frontalières qui ne bénéficient pas des
postes disponibles de l’autre côté de la frontière,
– PME qui ne parviennent pas à nouer des partenariats
transfrontaliers en dépit des nombreuses synergies et des
opportunités de développement international
– Entreprises qui ressentent une forte concurrence, sans pour
autant que des partenariats bénéfiques à tous soient mis en place
(recherche et développement, mise en réseau avec les universités
et les laboratoires de recherche…).