Logement, habitat, foncier
Mobilité résidentielle dans les espaces transfrontaliers à l’origine des tensions
De nouvelles inégalités émergeant avec la croissance de la mobilité quotidienne transfrontalière contribuent à la création de tensions sociales. Outre la croissance des prix de l’immobilier, les territoires frontaliers sont également marqués par la congestion quotidienne et massive des axes de transport, l’augmentation des prix des services ou les tensions entre les travailleurs frontaliers et non-frontaliers.
La mobilité transfrontalière quotidienne contribue à la création du phénomène de “cité-dortoir”, un terme utilisé pour désigner les communes où les résidents ne rentrent chez eux que le soir et ne participent donc que très peu à l’animation locale. La vitesse de construction de nouveaux bâtiments dans des communes françaises frontalières fait craindre aux habitants originaires de voir disparaître le caractère rural de leur commune. A titre d’exemple, la commune de Viry du Grand Genève a vu augmenter sa population de manière exceptionnelle – entre 2010-2015, elle a augmenté de 36,34 %. Tiré par la dynamique transfrontalière, le département de Haute-Savoie a connu la croissance démographique la plus élevée de tous les départements de la France métropolitaine (en moyenne +1,5 % par an entre 2006-2016).
La croissance de la population frontalière représente pour les collectivités une charge financière, liée aux besoins de nouveaux investissements dans les infrastructures publiques. Diverses mesures compensatoires sont prises par les communes frontalières, notamment à proximité du Luxembourg – par exemple, la commune allemande de Perl a introduit une tarification différente des terrains public pour les résidents locaux (82,50 €/m2) et les non locaux (107,50 €/m2). Des communes frontalières côté français réclament l’introduction de mesures similaires.