Développement économique
Clés de réussite
Connaître le territoire transfrontalier, se connaître au sein de ce territoire
La première étape pour initier un développement économique transfrontalier est d’identifier et connaître le territoire transfrontalier.
L'espace concerné peut aller de territoires de taille relativement réduite dans des espaces transfrontaliers peu denses ou peu accessibles (cas de régions rurales ou de massifs), à des espaces plus vastes (aires urbaines). Il importe également d’articuler les échelles, par exemple celle du bassin d’emploi ou de l’agglomération transfrontalière, espace de vie quotidienne des ménages, avec celle de la région, plus appropriée pour les entreprises. Dans le contexte de la globalisation, la notion de région fonctionnelle (éventuellement métropolitaine) semble la plus pertinente.
Du côté des pouvoirs publics, un diagnostic partagé sur les forces, faiblesses, complémentarités des différents versants du territoire transfrontalier, sur les flux économiques qui le caractérisent, peut démontrer l’intérêt de développer la coopération, par exemple autour de clusters, pôles de connaissances ou de compétitivité en transfrontalier. Un tel diagnostic nécessite de rassembler des données économiques harmonisées et comparables au niveau transfrontalier, enjeu complexe du fait de la structuration nationale des systèmes statistiques.
La méconnaissance du système de fonctionnement de l’autre côté de la frontière constitue un frein majeur à la coopération. Les systèmes sont souvent très différents (concernant les cultures administratives, juridiques, techniques, les structures de soutien aux entreprises, l’accès au marché, les acteurs concernés, les compétences des différents niveaux territoriaux). Pour arriver à une compréhension commune, toute coopération doit commencer par la connaissance des domaines précités auxquels s’ajoutent des compétences interculturelles, linguistiques, etc.
Dans le cadre du projet MORO SaarMoselle, deux projets pilotes ont été menés au sein de la région du Rhin supérieur et de la Grande Région. Ils visaient notamment à renforcer la dimension transfrontalière des pratiques du développement territorial et à mieux connaître les dispositifs d’aménagement commercial en France et en Allemagne.
Un échange constant entre les acteurs et une communication poussée permettent de mieux répondre aux enjeux afin de surmonter les obstacles rencontrés. Au-delà de la connaissance commune du territoire, la première étape consiste également à apprendre à se connaître.
Le fait d’associer les acteurs institutionnels économiques (chambres consulaires, agences de développement, etc.) des deux côtés de la frontière permet de faciliter les échanges d’information et la compréhension du fonctionnement du pays voisin pour les entreprises concernées. Le soutien des fédérations professionnelles compétentes peut également contribuer à mobiliser les entreprises pour coopérer.
Le programme "Erasmus pour jeunes entrepreneurs", programme européen d’échanges, offre aux jeunes et aux futurs entrepreneurs la possibilité de se former auprès d'entrepreneurs expérimentés dirigeant de petites entreprises dans d'autres pays de l'Union européenne.
La première action à mener est d’organiser la communication entre l’ensemble des organismes intervenant dans le développement économique des territoires concernés, déjà en dressant la liste et en favorisant des rencontres informelles.
Organiser la gouvernance du développement économique transfrontalier
Afin de réussir une véritable gouvernance du développement économique transfrontalier, il est important d’impliquer tous les acteurs territoriaux concernés, les entreprises, les centres de recherches, les universités, les acteurs publics, les chambres de commerce et d’industrie, les agences de développement etc., à l’échelle du territoire transfrontalier. Du fait de l’hétérogénéité des acteurs et de la différence des systèmes et des niveaux de compétences de part et d’autre de la frontière, il importe également d’impliquer les différents niveaux d’autorités locale, régionale, nationale, voire communautaire. La notion de région fonctionnelle semble la plus pertinente pour permettre la mise en réseau de tous les acteurs du développement économique concernés. En ce sens, il convient de financer les mises en réseau de clusters transfrontaliers.
Un domaine de coopération privilégié est bien entendu l’innovation. On peut imaginer une coopération entre les PME dans les secteurs qui se développent rapidement (nouvelles technologies, logistique, etc.). Un cluster transfrontalier regroupant des compétences communes et/ou complémentaires peut faciliter cette démarche, à l’instar du projet COMPET’PLUS visant à impulser l’innovation et la compétitivité des PME dans trois territoires frontaliers (Nouvelle-Aquitaine, Euskadi, Navarre).
Les Stratégies eurorégionales transfrontalières de développement économique et d’innovation sont également essentielles pour penser de manière intégré le développement économique du territoire transfrontalier.
Enfin, la reprise d’entreprises en transfrontalier peut être une solution au départ à la retraite de patrons de PME dynamiques qui participent au développement économique du territoire transfrontalier.