Frontière France-Suisse
Sommaire
Des territoires hétérogènes
Le tracé actuel de la frontière franco-suisse remonte à la fin des guerres napoléoniennes, au début du XIXe siècle. Il existe, entre ces deux zones frontalières, une forte interpénétration linguistique, que ce soit entre l'Alsace et les Cantons suisses germanophones dans la partie nord de la frontière, ou bien entre les anciennes régions Franche-Comté et Rhône-Alpes avec les Cantons suisses francophones du centre et du sud. Le territoire étant essentiellement montagneux, les relations transfrontalières sont fortement dépendantes de l'accessibilité.
La partie sud de la frontière où se situe la chaîne des Alpes constitue un territoire spécifique de par ses déterminants géographiques et la dynamique de coopération amorcée entre la France, l’Italie et la Suisse dans le cadre de l’Espace Mont blanc.
Située sur la partie centrale de la frontière, l’Arc Jurassien forme un espace transfrontalier cohérent qui comprend les Cantons de Berne, Vaud, Neuchâtel et Jura, et la Région Bourgogne-Franche-Comté (sur le territoire des départements du Doubs, de la Haute-Saône, du Jura et du Territoire de Belfort). Les relations frontalières y sont réelles, et en développement, en dépit d’un massif à traverser et de conditions climatiques défavorables. Cependant, le tourisme frontalier est faiblement développé dans la région. Créé en 1985, la Conférence transjurassienne vise à améliorer le développement des échanges au sein de cet espace et à favoriser la communication transfrontalière entre les institutions politiques et administratives. Les projets réalisés sur le territoire transfrontalier notamment sur le Département frontalier du Doubs ouvrent la voie à une intégration plus poussée de l’Arc Jurassien au sein de la coopération transfrontalière. Parmi ces projets figurent le Parc Naturel Régional (PNR) du Doubs franco-suisse et l’Agglomération urbaine du Doubs.
Deux grands points de passage : les agglomérations
Les relations transfrontalières sont développées sur les deux grands points de passage de la frontière franco-suisse que sont la vallée du Rhin au nord et celle du Rhône au sud, où s'étendent respectivement les agglomérations transfrontalières de Bâle et de Genève. Il existe entre ces deux villes et leur zone limitrophe française une certaine continuité urbaine. Saint-Louis, dans le Haut-Rhin, est la banlieue française de Bâle, et l'agglomération de Genève se déploie sans interruption vers la France, englobant dans une continuité spatiale les territoires limitrophes : le Pays de Gex, le Département de l'Ain, et la partie occidentale du Département de la Haute-Savoie, autour d'Annemasse et de Saint-Julien.
Au sein de ces deux agglomérations, les échanges sont quotidiens dans tous les domaines de la vie économique et sociale (travailleurs frontaliers, écoliers scolarisés dans le pays voisin, échanges de soins, pratiques commerciales et culturelles, etc.). Bâle et Genève, en raison de la prospérité économique de la Suisse, sont des pôles d'emploi très attractifs pour les Français. Les salaires y sont en moyenne deux fois plus élevés que ceux pratiqués en France.
Le déséquilibre des flux de travailleurs au sein de ces agglomérations (dans le sens France-Suisse) est bien entendu renforcé par un coût de la vie moins élevé en France qu’en Suisse, notamment en matière immobilière, ce qui encourage l'installation de plus en plus fréquente de travailleurs suisses du côté français, ceux-ci conservant leur emploi en Suisse.
La coopération transfrontalière est avancée à l'échelle de ces deux agglomérations et touche de nombreux domaines : aménagement, urbanisme, emploi, santé, environnement, enseignement, développement économique, etc. Dans le cas de Bâle, il s'agit d'une coopération trinationale puisque des communes allemandes font également partie de l'agglomération transfrontalière.