Pologne-Republique tchèque

Frontière Pologne-Republique tchèque

Frontière Pologne-Republique tchèque

Dates de création de la frontière : Tracé actuel en 1975 - Existence officielle en 1993
Longueur de la frontière : 796 km
Régions concernées : en Pologne – Silésie, Basse Silésie, Opole ; en République tchèque – Liberec, Hradec Králové, Pardubice, Olomouc et Moravie-Silésie.

Programme(s) européen(s) :

Présentation

La frontière actuelle entre la Pologne et la République tchèque naît formellement le 1er janvier 1993, suite à la dissolution de la Tchécoslovaquie. Elle s’étend sur 796 km, débute, à l’ouest, dans la vallée de Zittau au point frontière triple entre l’Allemagne, la République tchèque et la Pologne, pour traverser les moyennes montagnes des Sudètes (Monts de la Jizera, Monts des Géants, Montagnes de l’Aigle, Hrubý Jeseník), puis passer à proximité de la ville tchèque d’Opava et au nord d’Ostrava. La frontière coupe ensuite les villes jumelles de Ciezsin en Pologne et Český Těšín en Tchéquie, pour rejoindre  le point frontière triple entre Pologne, Tchéquie et Slovaquie..

Historique

Marqué par les évolutions géopolitiques d’Europe centrale, le tracé actuel de la frontière polono-tchèque commence à se constituer au sein du Saint-Empire Romain germanique dès 1034, entre le Royaume de Bohême et le Duché de Silésie. La dissolution du Saint-Empire en 1806 fait évoluer cette frontière entre l’Empire d’Autriche et la Prusse, son tracé étant déjà stabilisé dans sa partie occidentale. En 1918, la création de la Tchécoslovaquie confirme ce tracé à l’ouest avec un territoire alors allemand (République de Weimar).

La partie orientale est en revanche marquée début 1919 par des conflits entre Tchécoslovaquie et Deuxième République de Pologne : si, dans son ensemble, la frontière est aisée à déterminer suivant un partage linguistique de l’ancienne Silésie autrichienne, la zone comprenant la ville de Ciezsin (à majorité germanophone) reste disputée par les deux gouvernements. La Pologne décide d’organiser des élections pour la Diète dans cette zone, incluant de facto ses habitants au territoire polonais. La Tchécoslovaquie s’y étant opposée, envoie son armée pour défendre ce qu’elle considère comme son territoire : la ville minière de Karvina et la ligne ferroviaire reliant les pays tchèques à la Slovaquie apparaissent alors comme des enjeux géostratégiques. Après une guerre connue comme la "Guerre des sept jours", fin janvier 1919, un traité polono-tchécoslovaque est signé le 3 février 1919 à Paris, sous pression de la Triple Entente, plaçant le territoire disputé sous contrôle international (435 000 habitants).
En juillet 1920, la Conférence de Spa permet de partager définitivement la Silésie, octroyant aux Tchécoslovaques un peu plus de la moitié du territoire disputé et un tiers de sa population, dont Karvina, les mines de charbon et la ligne de chemin de fer, la Pologne recevant les territoires au nord de cette ligne. Une minorité polonaise se retrouve à l’intérieur de la Tchécoslovaquie (région de Zaolzie). Enfin, la Tchécoslovaquie émet également des revendications, non satisfaites, sur les zones de Kladsko et Raciborz, où vivent des tchécophones.
La région tchécoslovaque de Zaolzie, où vit une minorité polonaise, devient de 1938 à 1945 un sujet de conflits entre Pologne et Tchécoslovaquie. En 1938, la Pologne annexe ce territoire, ce qui est validé par les accords de Munich. En 1939, avec l’invasion de la Pologne, Zaolzie fait partie de l’Allemagne nazie. En 1945, les frontières de 1920 concernant cette zone sont rétablies, mais sans que les revendications ne cessent. Il faut attendre un traité signé le 13 juin 1958 à Varsovie entre les deux pays pour que le tracé soit confirmé.
Après 1945, la Pologne perd des territoires à l’est, mais annexe une partie de la Prusse orientale, la Poméranie et la Silésie : le tracé de la frontière reste le même, mais le point triple frontière entre Allemagne, Pologne et Tchécoslovaquie se déplace à l’ouest, pour atteindre la position qu’il occupe encore aujourd’hui, au nord-ouest de Hrádek nad Nisou (Tchéquie).

Après 1945, la frontière tchéco-polonaise ne connut que de légères modifications. En 1958, le village de Mytini, dans les Monts des Géantsdevient tchécoslovaque en rejoignant la commune de Harrachov. En 1975, suite à deux accords signés entre les pays, la frontière aux alentours de Woikowa (Pologne) s’est décalée de 0.25 km2 pour adopter son tracé actuel.
Le 1er janvier 1993, la dissolution de la République fédérale tchèque et slovaque fixe la frontière actuelle avec la République tchèque sur les dernières modifications de 1975, avec cette nuance que la frontière avec cet Etat existe formellement depuis le 1er janvier 1969, lorsque la Tchécoslovaquie devient une fédération de deux républiques, tchèque et slovaque.

Coopération transfrontalière

Lourdement touché par la restructuration de l’industrie lourde, largement présente dans la région, le territoire transfrontalier tchéco-polonais ne peut pas encore afficher une compétitivité éclatante et ce malgré un accord de coopération transfrontalière signé en novembre 1993 par les ministères de l’économie polonais et tchèque. En conséquence, le programme de coopération vise à lever les obstacles qui freinent l’intégration de la région à l’Europe, du point de vue économique et social. Le programme veillera aussi à augmenter l’attrait de la région transfrontalière, pour les investisseurs tant locaux qu’étrangers, mais aussi pour ses habitants et ses visiteurs.
Ainsi quelques initiatives sont régulièrement mises en place le long de la frontière telles les "Journées d’amitié polono-tchèques" de la ville de Ladek-Zdroj (Pologne) ou les "Festivités culturelles de Haute-Silésie". En République tchèque, les autorités locales interviennent en faveur de nombreuses manifestations touristiques communes, dont le pèlerinage international de Filipov, qui rassemble notamment des Allemands, des Polonais et des Tchèques.
Photo : La rivière Olga entre Cieszyn et Cesky Tesin, à la frontière - Copyright : Darwinek.


Projets de territoire et organes institutionnels de la coopération

Coopération transfrontalière au niveau régional

Eurorégion Neisse-Nisa-Nysa
Eurorégion Beskidy
Groupe de Visegrad

Coopération transfrontalière au niveau local

Cieszyn-Český Těšín