Frontière Moldavie-Roumanie
Dates de création de la frontière : 1940 - tracé actuel en 1991Longueur de la frontière : 681 km
Régions concernées : en Roumanie : Botoșani, Iaşi, Vaslui, Galati ; en Moldavie : Briceni, Edineţ, Rîşcani, Glodeni, Făleşti, Ungheni, Nisporeni, Hîncești, Leova, Cantemir, Cahul.
Programme(s) européen(s) :
- Programme IEVP de coopération transfrontalière Roumanie-Ukraine-Moldavie :
Site du programme
Le programme sur le site Inforegio - Interreg IV B "Europe du Sud-Est" :
Site du programme
Le programme sur le site Inforegio
Cette frontière, d’une longueur de 681 km, est une frontière fluviale continue qui suit le cours Nord-Ouest - Sud-Est de la rivière Prut. Elle débute au Nord, par un tripoint formé par le croisement des frontières roumano-ukrainienne et moldavo-ukrainienne et s’achève au Sud par un tripoint où se croisent les mêmes frontières. La République de Moldova est en effet située entièrement entre la Roumanie et l’Ukraine. Sur cette frontière existent 9 points de passage, dont 6 routiers et 3 ferroviaires.
Historique
Jusqu’en 1812, la province historique de Besssarabie, située entre les fleuves Prut et Dniestr (Nistru, en roumain) et correspondant approximativement au territoire de l’actuelle République de Moldova, représentait la partie orientale de la Principauté de Moldavie.
Suite à la paix de Bucarest signée entre la Russie et l’Empire Ottoman en 1812, la Bessarabie est séparée du Principauté de Moldavie et annexée par l’Empire Russe. En 1859, trois ans après la guerre de Crimée, les Principautés de Moldavie et de Valachie s’unissent pour former la Roumanie. Dès lors, les provinces roumanophones incluses dans les pays voisins réclament leur rattachement à ce pays qui obtient son indépendance en 1878.
En 1917, la Bessarabie proclame d’abord son indépendance par rapport à l’Empire Russe et, en 1918, son indépendance, pour devenir la République Démocratique Moldave. La même année, l’assemblée législative du nouveau pays vote l’union avec la Roumaine, qui est confirmée par le Traité de Paris (1920).
En 1940, dans le contexte du pacte Ribbentrop-Molotov de 1939, la Roumanie est forcée à céder la Bessarabie à l’URSS. La même année est proclamée la République Soviétique Socialiste Moldave. En juin 1940, une commission soviéto-roumaine dessine le tracé frontalier soviéto-roumain, tracé qui deviendra celui de la frontière roumano-moldave. Pendant la Deuxième guerre mondiale, en 1940, la Roumanie, alliée dans un premier temps avec l’Allemagne, occupe les territoires cédés une année auparavant, qui seront repris par l’URSS en 1944.
En 1991, dans le processus de démantèlement de l’URSS, la République de Moldova déclare son indépendance et devient membre de l’ONU en 1992, cette période représentant l’acte de naissance de cette frontière. Depuis 1991 et jusqu’à présent, plusieurs mouvements divergents coexistent, souhaitant le rattachement à la Roumanie, à l’Ukraine ou bien à la Russie, de même que la séparation de territoires comme la Transnistrie et la Gagaouzie de la Moldavie.
Coopération transfrontalière
La Moldavie entretient des relations de coopération transfrontalière mouvantes avec la Roumanie. Les deux pays partagent pourtant une importante communauté linguistique, culturelle et historique (au recensement de 2004, 16 % des personnes ont déclaré comme langue maternelle le roumain et 60% le moldave, nom officiel du roumain en République de Moldova).
Selon les dispositions de la loi de la citoyenneté roumaine, la citoyenneté roumaine est accordée aux personnes qui peuvent attester que l’un de leurs ascendants a eu la citoyenneté roumaine. A partir de 2006, sous le fonds de l’adhésion de la Roumanie à l’Union européenne et les déclarations du président roumain Traian Basescu, les demandes de nationalité roumaine ont connu une forte hausse. En 2013, le rapport de la Fondation Soros , une ONG roumaine, a estimé à 400 000 les réacquisitions de citoyenneté roumaine selon ce mécanisme (notamment des Moldaves et des Ukrainiens).
Les relations bilatérales entre les deux pays sont régies par un grand nombre d’accords sectoriels (justice, finances, commerce, économie, transport, sécurité sociale, enseignement, agriculture, environnement). Par ailleurs, en 2012 a eu lieu la première Commission intergouvernementale Roumanie-République de Moldova pour l’intégration européenne , qui vise à soutenir l’Etat moldave dans son rapprochement de l’Union européenne à travers des projets concrets.
Sur la frontière roumano-moldave se trouvent trois eurorégions. Au nord, l’Eurorégion Prut supérieur créée en 2000 regroupe des territoires de Roumanie, Ukraine et Moldavie. Au centre, l’eurorégion Siret-Prut-Nistru (2002, RO/ MD) est la plus active, ayant réalisé plusieurs projets financés par les programmes de coopération transfrontalière entre la Roumanie et la Moldavie. Au sud, l’eurorégion Danube inférieur (1998) regroupe plusieurs districts roumains, moldaves et ukrainiens.
La Roumanie et la Moldavie participent à des programmes européens de coopération transfrontalière depuis 2004, dans un premier temps financés par des fonds PHARE CBC (entre 2004 et 2006) et à partir de 2007 par des fonds IEVP. Le programme Roumanie-Moldavie-Ukraine 2007-2013 couvre les six districts orientaux de la Roumanie, tout le territoire de la République de Moldova et deux oblasts en Ukraine. L’objectif général de ce programme, avec un budget total de 138 millions d’euros, est d'améliorer la situation économique, sociale et environnementale, dans le cadre de frontières sûres, grâce à un contact accru de partenaires à chaque côté de la frontière. Le programme organisé en trois priorités thématiques :
- Priorité 1 : Vers une zone frontalière plus compétitive : Cette priorité vise à améliorer la performance économique dans la zone frontalière par la diversification et la modernisation durable de l’économie frontière.
- Priorité 2 : Environnement et la préparation aux situations d'urgence : Cette priorité vise le développement de solutions à long terme aux problèmes environnementaux dans la zone frontalière, en particulier les problèmes liés à des situations d'urgence où une approche coordonnée est essentielle.
- Priorité 3 : La promotion des actions People to People : Cette priorité vise à promouvoir les bonnes interactions entre les personnes et entre les communautés dans la zone frontalière.
La Roumanie et la Moldavie participent toutes deux au programme Interreg IV B Europe du Sud-Est. Ce programme a pour but d’offrir aux pays concernés la possibilité de se tourner vers l’Union Européenne. Pour cela, il vise à favoriser la cohésion de la région balkanique afin que se développe un ensemble territorial pertinent. Les priorités du programme concernent l’innovation, la promotion de l’entreprenariat, l’amélioration de l’accessibilité et le développement des synergies transnationales.
Enfin, une partie de la frontière roumano-moldave est couverte par le programme ENPI transfrontalier “Bassin de la Mer Noire”.