Frontière Bulgarie-Roumanie
Dates de création de la frontière : 1878 - Tracé actuel en 1940Longueur de la frontière : 631 km
Régions concernées : Comtés de Mehedinți, Dolj, Olt, Teleorman, Giurgiu, Călărași et Constanța (Roumanie)
Provinces de Vidin, Montana, Vratsa, Pleven, Veliko Tarnovo, Ruse, Silistra et Dobrich (Bulgarie)
Programme(s) européen(s) :
- Programme opérationnel de coopération transfrontalière Interreg IV A Bulgarie-Roumanie :
Le programme sur le site Inforegio - Programme opérationnel de coopération transnationale Interreg IV B Europe du Sud-Est :
Site du programme
La frontière roumano-bulgare s’étend sur 609 km, dont environ 470 km sont définis par le cours du Danube. Elle débute à l’Est au tripoint formé avec la frontière serbe, à proximité de la ville de Bregovo en Bulgarie, et suit le fleuve jusqu’aux villes de Silistra (Bulgarie) et de Călărași (Roumanie). Passé ce point, cette frontière devient terrestre jusqu’à ce qu’elle atteigne la mer Noire entre les villes de Shabla (Bulgarie) et Mangalia (Roumanie).
Le long de cette frontière se trouvent 14 points de passage, dont 7 portuaires, 5 routières et 2 ferroviaires. Le premier pont bulgaro-roumain sur le Danube, entre les villes Ruse (Bulgarie) et Giurgiu (Roumanie) a été ouvert en 1954. Un deuxième pont a été ouvert en 2013, entre Vidin (Bulgarie) et Calafat (Roumanie).
Historique
Suite au traité de San Stefano et au congrès de Berlin de 1878 qui mettent fin à la Guerre russo-turque, la Roumanie voit son indépendance reconnue et reçoit la partie nord de la région de Dobrogea dont le sud, appelé Le Quadrilatère, reste sous domination ottomane. Le congrès de Berlin crée également une principauté autonome bulgare au sein de l’Empire Ottoman, établissant ainsi la frontière roumano-bulgare. La Principauté de Bulgarie s’unit avec la province autonome de Roumélie orientale en 1885, avant de devenir un Etat indépendant en 1908.
La nouvelle Bulgarie participe aux guerres balkaniques de 1912-1913. Suite à une décision du traité de Bucarest en 1913, qui met fin à la seconde guerre balkanique, elle perd le Quadrilatère qui est confié à la Roumanie, ainsi modifiant la frontière. Avec l’entrée dans la Première Guerre mondiale de la Roumanie du coté des Alliés, les Empires centraux occupent la région entière de Dobrogea et en mai 1918 attribuent à la Bulgarie le quadrilatère avec une tranche de Dobrogea du Nord, dans le cadre d’un nouveau traité de Bucarest ; le reste de la région demeure sous occupation. Cette situation s’avère éphémère car le traité est rendu nul avec l’armistice de novembre 1918, avant que le traité de Neuilly-sur-Seine (1919) rende la région entière à la Roumanie, rétablissant la frontière du traité de Bucarest de 1913.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, la Bulgarie alliée de l’Allemagne fait pression pour récupérer le quadrilatère, ce qu’elle obtient en 1940 dans le cadre du traité de Craiova. La frontière revient ainsi à sa démarcation de 1878.
Cette démarcation subsiste pendant l’ère de la République populaire de Bulgarie et de la République socialiste de Roumanie.
Après la chute des régimes communistes, les deux pays signent en février 1992 un traité d’amitié, de coopération et de bon voisinage, dans lequel ils reconnaissent l’inviolabilité de leurs frontières. C’est donc la démarcation de 1940 qui est aujourd’hui entièrement reconnue par les deux pays, qui sont membres de l’Union européenne depuis 2007.
Coopération transfrontalière
Le territoire transfrontalier autour de la frontière roumano-bulgare n’est pas homogène et manque d’une identité régionale transfrontalière. Néanmoins, un réel potentiel de développement transfrontalier existe et la coopération prend forme petit à petit.
Les premiers programmes de coopération transfrontalière ont été mis en œuvre entre 1999 et 2006 avec le soutien du fonds PHARE-CBC (de préadhésion). Pour la période 2007-2013, un programme opérationnel Interreg financé par le FEDER a été mis en place, avec un budget total de 262 millions d’euros. Ce programme couvre l’ensemble de la frontière roumano-bulgare et son objectif stratégique global est de favoriser un rapprochement des personnes, des communautés et des économies de la zone frontalière et de soutenir les deux pays dans la création conjointe d'un territoire de coopération. Afin de mener à bien cet objectif, plusieurs priorités ont été établies :
- Priorité 1 - Accessibilité et mobilité : améliorer les infrastructures existantes et créer de nouvelles installations de transport afin de permettre des échanges efficaces et réguliers.
- Priorité 2 - Environnement : Protection durable des ressources naturelles et du patrimoine de la région, sensibiliser la population à la protection de l’environnement dans la zone transfrontalière.
- Priorité 3 - Développement économique et social : développer les infrastructures et services commerciaux transfrontaliers ainsi que les produits touristiques. Assurer aussi la formation de partenariats entre les universités ainsi qu’entre les centres d’éducation et de formation.
La zone transfrontalière roumano-bulgare fait partie également du programme de coopération transnationale Europe du Sud-Est 2007-2013, du programme de coopération transnationale Bassin de la Mer Noire et de la stratégie macro-régionale pour le Danube.
Sur la frontière roumano-bulgare il existe un projet de GECT, entre les villes de Silistra (Bulgarie) et Medgidia (Roumanie), près de la Mer Noire.
Le pont de Vidin-Calafat
Aux fins de renforcer les connexions routières et ferroviaires entre les deux pays, ainsi que de stimuler le développement économique au niveau local, un deuxième pont entre la Roumanie et la Bulgarie ouvre sur le Danube à l’été 2013, le premier, entre Ruse et Giurgiu, datant de 1954.
Au fil des années plusieurs options d’emplacement pour le deuxième pont bulgaro-roumain sur le Danube ont été étudiées. En 2007, commence la construction du pont entre Vidin (Bulgarie) et Calafat (Roumanie) dans la partie occidentale de la frontière entre les deux pays.
Avec un budget total d’environ 270 millions d’euros (environ 220 millions pour la partie bulgare et 50 millions pour la partie roumaine), cofinancé par des fonds européens, la construction du pont a rencontré plusieurs retards.
Ce pont d’une longueur d’approximativement deux kilomètres fait partie du corridor de transport paneuropéen IV (Dresde/Nuremberg - Prague - Vienne - Bratislava - Győr - Budapest - Arad - Bucarest - Constanţa / Craiova - Sofia - Salonique / Plovdiv – Istanbul).
Projets de territoire et organes institutionnels de la coopération
Coopération transfrontalière au niveau local
Calafat-VidinRuse-Giurgiu