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La transition écologique, un enjeu pour les espaces frontaliers au cœur du prochain Borders Forum

L'événement se déroule les 21 et 22 juin à Paris. Il est organisé par la MOT avec le soutien de la Commission européenne, du Comité européen des Régions, de l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) et du programme de recherche européen ESPON. N'attendez plus pour vous inscrire, les places sont limitées !
Programme et inscriptions en cliquant ici. 
Lire le communiqué de presse du mois d'avril.

Que représentent pour vous les territoires transfrontaliers ?

Elisa Ferreira : Un européen sur trois vit dans une région transfrontalière. C'est très significatif. Depuis de nombreuses années, la Commission européenne porte un intérêt tout particulier à ces territoires.  Les régions frontalières sont des lieux où l'enjeu de l'intégration européenne est très visible. Les avantages du marché unique et des libertés de circulation y apparaissent au jour le jour comme évidentes pour tous. Cependant, c'est aussi là que nous pouvons observer des lacunes ou des insuffisances - certaines activités telles qu'étudier, travailler, recevoir des soins de santé peuvent encore être trop complexes et parfois même plus coûteuses dans les régions frontalières, surtout lorsqu'elles sont rurales et souffrent d'un déclin démographique.  En tant que commissaire à la politique régionale, je tiens à ce que les régions frontalières ne soient pas laissées pour compte notamment concernant le développement socio-économique et la double transition actuellement à l'oeuvre en Europe.

Apostolos Tzitzikostas : Les régions transfrontalières sont les lieux où l’Union européenne est la plus visible, tant au sens positif que négatif. Au cours des dernières décennies, après des siècles de frontières dures, nous avons vu les frontières disparaître, mais pas toujours entièrement. Un certain nombre d’obstacles juridiques et administratifs persistent.
Depuis deux ans avec la pandémie, et aujourd'hui avec la guerre en Ukraine, les frontières ressurgissent. Le jour où les citoyens et les entreprises des régions frontalières ne ressentiront plus les effets des frontières dans leur vie quotidienne, alors nous pourrons dire que nous aurons véritablement créé une Europe "unie".

Comment les territoires transfrontaliers peuvent-ils être des leviers pour le pacte vert pour l’Europe ?

 
Elisa Ferreira : En juillet 2021, la Commission européenne a publié un rapport sur les régions frontalières, les qualifiant de "laboratoires vivants de l'intégration européenne" .  Dans ce rapport, nous soulignons le rôle clé que les régions frontalières peuvent jouer dans la mise en œuvre du Green Deal européen.  De nombreuses priorités du Green Deal nécessitent une action transfrontalière. Par exemple, pour restaurer la biodiversité, nous devons veiller à ce qu'il y ait suffisamment de corridors écologiques pour que la vie sauvage puisse se déplacer librement sur notre continent. La prévention et la gestion des risques doivent également être envisagées dans un contexte transfrontalier : ni les inondations ni les incendies ne s'arrêteront aux frontières nationales. Les régions frontalières peuvent également jouer un rôle important dans la production d'énergies renouvelables, si nous leur permettons d'accéder aux réseaux électriques locaux et régionaux par-delà les frontières et si nous encourageons le renforcement des communautés énergétiques citoyennes. Toutes ces actions peuvent et doivent être soutenues par nos programmes de coopération transfrontalière Interreg, qui sont adoptés cette année.

Apostolos Tzitzikostas : Le pacte vert exige de s’attaquer systématiquement à la crise climatique et écologique. Ce n’est qu’en adoptant une approche transformatrice en matière de gestion et de vie dans nos territoires que nous pourrons garantir une transition écologique efficace et des synergies avec la transition numérique. Une grande partie du pacte vert nécessite des actions transfrontalières, par exemple en veillant à ce que les écosystèmes naturels prospèrent et soutiennent le changement climatique. Ces régions peuvent être des bancs d’essai pour une approche locale de la transition verte et peuvent ainsi stimuler la coopération transfrontalière.

Qu'attendez-vous du Borders Forum en 2022 ?

Elisa Ferreira : En 2020, le Borders Forum a eu lieu alors que nous étions encore très affectés par la pandémie de COVID-19 et les conséquences particulièrement graves qu'elle a eues sur les populations frontalières. Cette année, le Borders Forum se déroule dans un contexte encore plus lourd, avec les conséquences d'une guerre aux portes de l'Union européenne, ce qu'aucun d'entre nous n'aurait pu imaginer.
Je souhaite que ce rendez-vous soit le lieu d'un échange de vues sur nos valeurs européennes fondamentales et qu'il réaffirme notre volonté à tous de vivre en paix, dans une Union démocratique et solidaire, par-delà les frontières. Unis dans la diversité est notre devise. Rappelons-nous combien ces mots sont puissants quand on parle de coopération transfrontalière.

Apostolos Tzitzikostas : En 2020, malgré la situation difficile, le Borders Forum a fixé de nouvelles normes pour les événements relatifs à la coopération transfrontalière. Le programme de cette année est encore plus intéressant et très pertinent, car nous finalisons nos recommandations pour l’avenir de l’Europe, qui doivent inclure des améliorations en matière de coopération transfrontalière et de qualité de vie dans les régions frontalières. J’attends des discussions fructueuses et une démonstration de ce que les régions frontalières peuvent apporter au développement de l’UE.