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France-Espagne-Andorre : contrôles et coordination sanitaire
Mars 2020En date du 18 mars, l’Espagne est le deuxième pays le plus touché d’Europe par l’épidémie de COVID-19 avec 13 910 cas diagnostiqués et 623 décès. Depuis le 17 mars minuit, les frontières terrestres de l’Espagne sont fermées "afin de faire plier la courbe de contaminés par le virus tant à l’échelle nationale qu’européenne", selon le ministre espagnol de l’intérieur, Fernando Grande-Marlaska.
Seuls les citoyens espagnols, les résidents en Espagne, les travailleurs transfrontaliers, le personnel diplomatique et les cas de forces majeures, ainsi que les camions de marchandises, peuvent entrer dans le pays. En état d’alerte depuis le 14 mars, l’Espagne a interdit à ses 46 millions d’habitants de sortir de chez eux sauf pour des raisons de première nécessité comme aller travailler ou acheter à manger.
D’ouest en est, des contrôles à la frontière ont ainsi été rétablis. La Guardia civil et la police espagnole sont postés sur chaque point de passage frontalier. Au Pays basque, chaque véhicule, chaque piéton est contrôlé par des policiers. En l'absence de papiers d'identité espagnols ou de certificats d'employeurs, on ne passe plus. Les travailleurs transfrontaliers vivant dans les Pyrénées-Atlantiques et travaillant en Euskadi continuent de traverser la frontière. Mais il n’est par exemple plus possible de se rendre en Espagne pour faire ses courses.
Plus à l’est, la Cerdagne franco-espagnole a vu arriver de nombreux Barcelonais venir en confinement dans leur résidence secondaire à la montagne. Le maire de Puigcerdà, ville frontalière de Bourg-Madame, Albert Piñeira a exigé que "personne ne monte davantage en Cerdagne, car la structure sanitaire du territoire, l’hôpital transfrontalier de Cerdagne, n’est pas conçue pour recevoir un si grand nombre de gens". L’Hôpital de Cerdagne poursuit malgré tout son activité transfrontalière car un corridor sanitaire a été mis en place avec la France.
Une partie de l'hôpital a été sanctuarisée pour les patients atteints du Covid-19 mais l'hôpital n'est pas équipé pour les soins critiques. Donc dans ce cas il y a un transfert vers les hôpitaux de recours espagnols pour les espagnols (Manresa, Barcelone) et français pour les patients français (Perpignan, Toulouse).En termes de coopération, la Principauté d'Andorre a sollicité le CHU de Toulouse, dans le cadre de leur convention de coopération, pour des transferts de patients en soins critiques vers Toulouse.
L'Andorre serait un nouveau cluster épidémique, et pour mettre en place davantage de lits de réanimation, il faut à la fois du personnel anesthésiste et le matériel de respiration, une charge beaucoup trop lourde pour l'hôpital Meritxell d'Andorre-la-Vieille. La situation particulière de la Principauté, enclavée entre deux Etats membres de l’Union européenne, ne permet pas une fermeture totale des frontières.
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